Magazine Journal intime

07/01/2009

Publié le 07 janvier 2009 par Lephauste

2h35 au Royaume-Uni, 18h35 aux États-Unis, côte ouest, à Hong Kong 10h36 et sur le méridien de Greenwich 2h37. Ici 3h38, je rédige lentement. Les chiffres m'échappent, elle est maintenant 2h39. J'ai baissé le rideau, tant pis pour les retardataires : Non monsieur on ne sert plus, désolé ! Oui bien sûr,  demain il fera jour. Non inutile de réserver. Oui nous avons un menu enfant ! Oui avec de vrais enfants cueillis du jour, à la rosée montante ! Je l'attends justement, cette pluie qui monte de terre. A demain alors ? Oui, venez donc avec madame !

3h35, je me fais un café, chacun ses aubes, ses petits jours, son heure bleue, son livre de chevet. Le mien ? Celui que je n'écris pas, dont je ne rêve pas mais qui tient tout entier dans son titre comme dans un coffre dont vous ne possédez pas la clé ni moi non plus : Pourquoi faut-il donc que la nuit soit notre bascule sous le couperet définitif de l'éternité ? C'est tout ? Non. J'arpente des aires souterraines, de vastes étendues, laissées pour mortes. Je m'époumone au cul de mes clopes, La Souterraine ! Trois minutes d'arrêt ! Je descends là ? non, pourquoi ? Pas maintenant, je continue, encore un peu.

3h54, vous rentrez peut-être d'une belle soirée, elle est à votre bras. quand vous titubez, elle est toujours à votre bras. Vous croyez qu'elle vous aime, elle vous endure. Mais vous, rien ne vous touche, vous en êtes certain, elle vous aime. Son ventre en forme d'héritier, il fait froid vous devriez lui offrir votre manteau, avance d'un pas tandis que vous en faites deux dans le caniveau. Même le clodo là dans son tas de cartons il vous le dit : Passe lui ton manteau, s'pèce de propre à rien ! Vous lui fileriez bien un coup de tatane à ce mal-logé mais la violence c'est pas votre truc et elle vous tire par la manche, rien ne lui fait peur, même pas vous.

4h06, non 4h09, Ô le temps, le goutte à goutte, la vélocité des secondes à nous refiler de pleines plâtrées de décénies engluées dans la colle de larmes trop cuite ! Que font-ils à Gaza ? Un soldat en arme, ça dort ? Un petit sous perfusion ça fait des rêves ? que se passe-t-il à Pantin ? Tiens, je me souviens qu'un soir à Bayonne on s'est bourré la gueule, dans un bar à paras, on a levé une folle : Tu sais comment on m'appelle ? ... On m'appelle Zouc ! Je suis sûre que tu sais même pas pourquoi ? Ta gueule ! C'est moi qui lui ai dit ça, du dégueulis que j'étais et elle, elle rigolait. C'te folle ! a dit mon pote. Cette folle ! On dit cette folle, connard ! Je donne toujours l'impression de le prendre de haut, ça agace. Il m'a collé un pain, mon pote et elle, elle avait une balafre sur le ventre et elle se marrait par avance de voir nos bites à Cinquante balle et de pas être obligée de rendre la monnaie. Zouc, vous savez ?

4h21, c'est pas la peine de chercher, faites avec vos souvenirs et si ils sont tout propres vos souvenirs, alors c'est comme l'autre là, celui de 3h38, repassez demain, il y aura du nouveau-né au menu.

4h28 presque 29.


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