J'ai fait un cauchemar atroce il y a un petit temps déjà. Mais vraiment abominablement abominable : j'étais enceinte.
Oui, bon, pour certaines, c'est plutôt un rêve, mais dans ma nuit agitée, cela sonnait comme un cauchemar, et cela sonnait le glas de ma vie pépère célibataire, de mes grasses matinées, de mes soirées pizzas et de mon blog (là, vous sentez le cauchemar, maintenant ?).
Donc, j'étais enceinte et je me posais une question qui peut choquer, je le concède, même si personnellement je n'ai pas de problème avec ça : j'avorte ou j'avorte pas. Pas le temps de répondre, ni d'accoucher d'ailleurs, et paf patatras, je me retrouve avec un marmot braillard dans les bras. Braillard et avide de lait maternel, puisque je passais toute la fin de mon rêve à tenter de le nourrir au sein.
Je me suis réveillée en sursaut, j'ai vérifié qu'aucune goutte de lait ne sortait de mon téton, qu'aucun bébé ne squattait ma chambre d'ami. Ouf.
Je me suis ensuite demandé si c'était un coup de mon horloge biologique qui se réveille et veut me faire passer un message (elle a mal choisi sa tactique, un doux rêve de bébé gazouillant, souriant, tout doux tout sent-bon aurait mieux convenu, mais soit) ou plutôt un coup de mon inconscient qui me travaille dans le but de me faire comprendre que je ne suis définitivement et catégoriquement pas faite pour élever un marmot. Qu'on se le dise.
Après réflexion. J'en sais trop rien...
J'ai raconté ce rêve pas bleu à Mostek et Moustique (à l'époque, elle était encore présente - minute de silence please), m'interrogeant sur son sens caché. Envie de bébé ou pas envie de bébé ? Après réflexion, et vu mon grand âge qui fait que ce n'est pas la première fois que j'y pense, ma conclusion est la suivante : plutôt pas envie de bébé qui hurle, ni d'enfant qui râle, ni d'ado qui se tait, ni de Tanguy at home.
Et quelques jours après ce rêve étrange et pénétrant (d'une femme inconnue et qui m'aime et que j'aime, oups non, c'est pas ça), nous discutions entre collègues, ou plutôt nous nous lamentions, sur notre cellulite, nos rides, notre vie sordide et le temps qui passe sans que rien ne se passe (meuh non j'exagère pas), et nous comparions nos vies.
Exemples : "te plains pas, toi t'as un mari des enfants et un chien (champion des taches, gazon graisse et vin - pour ceux qui s'en souviendront), moi j'ai que dalle", "oui mais toi t'es encore jeune, ça viendra, tandis que moi", "oui mais moi j'ai même pas d'amoureux", "et moi non plus et chuis plus vieille que toi en plus", "et moi j'ai même pas de maison à moi rien qu'à moi", "mais toi t'as ton livre, c'est chouette", "mais ça suffit pas au bonheur"... c'était à qui trouvait le plus d'exemples de son existence morne et inintéressante, voire les deux.
Soudain, je lâche "oui mais moi, j'ai pas d'amoureux, j'ai même pas d'enfant, personne ne m'aime, je veux mouriiiiiiiiiiiiiir".
Et Moustique de me répondre "ben de toute façon tu l'as dit l'autre fois, quand on parlait de ton cauchemar, t'as pas trop envie d'avoir des enfants".
Je sais je sais je sais. Ai-je déjà dit que j'étais un tantinet une contradiction faite femme (et que celui qui ose émettre l'idée que contradiction et femme sont synonymes lève le doigt).
Le problème est que j'ai pas envie d'avoir des enfants, tant que cela m'est possible. J'aime l'idée que, si un jour je le veux, je le peux. Voilà tout. ça fait toute la différence. Le jour où je serai ridée comme une vieille patate qui traîne et que tout espoir sera perdu, je parie que j'aurai une soudaine envie d'avoir un ange à dorloter bercer aimer câliner.
Vous comprendre la différence ? Tant que moi pouvoir avoir bébé, moi pas y penser. Mais si moi plus pouvoir avoir bébé, moi peut-être avoir alors envie bébé. Moi aimer pouvoir avoir bébé même si pas envie bébé.
Argh, vie cruelle, faite de contradictions et de femmes indécises.
En plus je viens de lire dans un Flair qu'à partir de 36 ans les ovocytes se raréfient. Argh, il me reste si peu de temps pour trouver un homme me marier acheter une maison un chien un chat un lapin un iguanodon être heureux ensemble et avoir beaucoup d'enfants.