Magazine Humeur

le bien et le mal

Publié le 08 janvier 2009 par Sophiebib
Je reviens encore une fois sur le sujet, mais quand je pensais mettre les pieds dans le plat je ne croyais pas si bien dire : le débat fait rage sur la toile et devrait, sous peu, enflammer biblio-fr.
J'avais envie aussi de répondre à Dominique Lahary autrement que sous la forme d'un commentaire. (merci à lui d'ailleurs d'apporter un point de vue différent)
A propos de l'intégration des couvertures de CD dans nos OPAC, j'ai l'impression que c'est finalement moins compliqué que pour les livres (pour une fois) et la solution qui se dessine me parait être exemplaire :
En effet, le fait qu'un fournisseur, que l'on pourrait qualifier d'historique (il vient de fêter ses 20 ans :-) ajoute l'image des couvertures de CD à ses notices sans frais supplémentaires, était la solution dont on pouvait rêver et pourrait entraîner ses concurrents à s'aligner.
Par contre, pour les livres je suis sceptique et partagée, j'ai un peu l'impression que l'on tend, une fois de plus vers un système absurde, ingérable et surtout à 2 vitesses qui n'est pas sans rappeler la logique du piratage, en faisant cohabiter deux systèmes antinomiques : un payant et un gratuit. Même si nous ne sommes pas, fort heureusement, sur des notions de contenus : Les couvertures, il faut le rappeler, sont à l'origine ni plus ni moins que de la promotion pour un contenu.
En faisant payer aux bibliothèques cette promotion, nous nous trouvons dans la situation ou nos libraires se seraient mis à nous faire payer ce qu'autrefois ils nous offraient quand ils nous donnaient des affiches ou de la PLV
- Le système payant : notre fournisseur historique de notices nous fait payer un service qui ne lui coûte quasiment rien et dont il n'a pas la propriété, (d'ailleurs je me pose la question si on suspend l'abonnement perd-on le bénéfice de la visibilité des couvertures sur les OPAC ?)
- Le système gratuit, nous oblige à nous interroger : favoriser ou non, une société commerciale qui est en train d'écraser tout les petits (ce qui reste à démontrer) et de s'octroyer un monopole ? (Et quand je dis favoriser, je pense que c'est accorder une importance démesurée aux pouvoirs des bibliothèques sur la construction d'un monopole ;-)
Mais, dans les deux cas, l'argument de l'hégémonie que l'on reproche à A*** peut s'appliquer aussi à E*** qui profite éhontément de clients captifs pour imposer un système contraignant, prohibitif et minimaliste (à quand les fils RSS chez E*** ?), et on est bien d'accord qu'il s'agit de deux sociétés commerciales, dont le but est de générer du profit ?
On peut donc comprendre que certaines bibliothèques aient envie de se libérer d'un joug, déjà régulièrement décrié dans la profession, même si il faut, aussi, se poser la question de cet autre joug moral, et peut être plus insidieux, auquel elles s'attellent.
Le choix est cornélien, certes, mais ce n'est pas être devin que de penser que l'argument économique de la gratuité fera une nouvelle fois la différence. Par la force des choses, nous sommes devenus aussi des gestionnaires et si on peut parfois le regretter, on ne pourra pas nous reprocher de faire jouer l'argument économique, sur des services ou nous avons cette lattitude.
Le paradoxe est dans le danger de reproduire le schéma habituel inhérent à ces deux systèmes : des bibliothèques aux moyens financiers limités, mais qui ont envie d'avancer et feront le choix de la gratuité et d'autres bibliothèques (institutionnelles ?) faisant le choix d'un système payant et complexe.
Peut être, Dominique, aux causes sur lesquelles s'est engagé l'IABD faudra-t-il ajouter celle-ci ?

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