Pardonnez-moi mon père, passque j'ai péché
J'ai réveillonné. Deux fois.
Par conséquent, j'ai mangé. Deux fois.
Des choses succulentes.
Mais des choses que la morale-protectionniste-animalière réprouve.
J'ai commencé par du foie gras. Du bon de bon. De ma région, qui plus est. A déguster sans modération, sur un toast bien doré, avec une petite confiote d'oignons et, au choix, d'orange, de figue ou de framboise. Arrosé, of course, d'un vin bien liquoreux. Penser à la pauvre bestiole (oie ou canard, je préfère ne pas savoir) qui a subi les pires tortures pour que mon estomac vive ses meilleurs moments de l'année, j'ai dit non.
Ensuite, j'ai continué avec des cuisses de grenouilles. Des pilons de sauteuses des prés. Des guiboles de crapauds. Peu importe le nom, c'était bon. Six. Six paires. Croustillantes et moelleuses. Trempant dans du beurre à l'ail, ou dans de l'ail au beurre, qu'importe. Odeur en sus. Avantage de n'avoir aucun prince à embrasser... ni même un crapaud, puisque seules ses cuisses squattaient mon assiette. Songer à ces pauvres batraciens écartelés vivants pour mon seul plaisir gustatif, j'ai dit non.
Je vous passe les détails des dindes, biches, cailles et autres bestiaux ingurgités durant les festivités.
Que du bonheur.
Pourtant... moi qui adore les animaux (et pas que dans mon assiette), j'ai honte.
Mais keske c'était bon !
Alors mon père, pardonnez-moi, passque j'ai péché. Et pardonnez-moi d'avoir ingurgité tout ce gras synonyme de torture animale. Puis faites en sorte que ces repas pantagruéliques ne se transforment pas en cellules adipeuses élisant domicile sur mon adorable petit postérieur.
Merci.