Flocon de suie
Publié le 07 janvier 2009 par Nathalie Seguenot
Le froid me glace les os.
Je m’enivre de paillettes gelées et de fleurs desséchées. La lande se banquise à l’horizon. Nul bruit. Tout est calme et délicat. Un souffle et le paysage se brise. Je n’ose affronter la vie. Au dedans il fait chaud. Au dehors il fait vide.
Volutes qui dansent. Echarpe bien enroulée autour de mon cou. Les moufles sont un semblant de laine contre ma peau. Il pique et pique et choléra sur mon âme. Trop de blanc, je me fais chocolat. Ça fond et ça fait du bien sur le bout de ma langue. Douceur exquise. Je me chloroforme. Attente de chlorophylle. Printemps, je t’attends vite.
Mon corps s’abandonne à cette frénésie hivernale. Me dérouter pour mieux me regagner. Question de chemins. De traverse. De travers. Je ne sais plus très bien. Me presser, aller où bon te semble ou… me slow down et rester où bon me semble. Une fugue ? Loin de toi, de moi. Je ne sais plus que faire.
Fugitive à l’âme alourdie. Mutiler mon Autre. Me laisser vivre comme si l’été recouvrait mon cœur. Ou bien fuir. Toujours et encore et marcher sur tes traces. Me perdre et enfin retrouver l’indifférence qui est mien. T’écouter et partir sur les routes. M’écouter et stagner encore un peu. A ma façon. A mon rythme. A ma maison de granit. Etouffer mes cris de gagner le large.
Débâcle de mes synapses qui s’effacent au gré des secondes qui passent. Ma cage se fendille je suis entre deux eaux.
Le froid me glace les os.
Penser à toi. A tes espoirs. Aux miens contrariés. M’engloutir pour ne plus t’échapper. Le sang figé, à la dérive, je t’implore encore un peu de temps. Plus de mouvement. Pas encore temps.