Voici ce que je j’ai dit lors de la cérémonie municipale des vœux ce vendredi 9 janvier, salle Colette Besson :
Je vous accueille pour la première fois en tant que maire dans cette salle Colette Besson pour vous souhaiter la bonne année. Depuis mars dernier, je me suis aguerri à ce genre de situation, mais je suis particulièrement honoré, et aussi ému, de m’adresser à vous.
Il y a un an, nous étions tous sous le coup de la disparition de Noël Dejonghe. Nous avions tenu à ce que la vie continue, et toutes les manifestations prévues avaient été maintenues. Je sais que personne ici ne l’a oublié.
C‘est Pascale qui avait assuré la difficile mission de prendre la parole en notre nom il y a un an, pour rendre hommage à mon prédécesseur, et pour retracer les grandes lignes de l’année écoulée. Je crois important de l’en remercier aujourd’hui.
En mars dernier, les Templemarois nous ont renouvelé massivement leur confiance et ont désigné notre équipe pour continuer le travail entamé depuis 19 ans.
Nous voulons garder la fraîcheur, l’inventivité et l’esprit d’équipe que Noël nous a inculqués depuis 1989. C’est ainsi que nous souhaitons lui témoigner notre fidélité.
Et depuis notre installation, je peux vous dire que nous n’avons pas chômé.
Nous avons en premier lieu inauguré cette belle salle Desbonnet, et surtout, nous l’avons fait vivre, avec de nombreuses manifestations culturelles et associatives de grande qualité. Nous avons aujourd’hui un équipement que beaucoup nous envient, dont nous n’avons d’ailleurs pas fini d’évaluer le potentiel.
Cette année, nous accueillerons notamment un concert de musique tzigane, dans le cadre de la grande manifestation culturelle métropolitaine Lille 3000.
Et puis, nous avons continué ce projet avec la conception de la nouvelle médiathèque et de la salle associative qui lui sera associée. Les premiers coups de pelleteuses devraient débuter à l’automne prochain. Ces bâtiments complèteront le centre culturel que nous avions commencé à imaginer avec Noël, et que nous souhaitons baptiser de son nom, pour perpétuer sa mémoire.
Nous avons aussi ouvert un nouveau chapitre dans notre façon de travailler. Nous voulons avoir une réflexion d’ensemble sur le développement durable. Ce sujet est capital pour l’avenir de la planète et de nos enfants. C’est un travail de fond, qui doit progressivement modifier le mode de vie de chacun d’entre nous, élu ou citoyen. Mais les activités autour de la protection et de la mise en valeur de nos ressources naturelles représentent aussi une ressource, porteuse d’emplois, d’activité économique. Tout cela modifie notre paysage quotidien et doit nous permettre de vivre mieux, en respectant notre environnement. Un exemple : la salle Desbonnet est un bâtiment aux normes de la haute qualité environnementale, un bâtiment HQE. La médiathèque et la salle associative seront des bâtiments « basse consommation », qui pousseront encore plus loin l’isolation thermique et phonique et qui feront encore plus largement appel aux énergies alternatives. Un autre exemple : vous avez peut-être déjà croisé notre « Goupil », un engin électrique particulièrement économe, et bien adapté aux différents travaux que doivent effectuer chaque jour les services techniques, y compris dans les endroits inaccessibles aux engins classiques. Ils en sont tellement contents, qu’ils voudraient déjà qu’on en achète un deuxième. Là, il faudra peut-être attendre un peu …
Dans quelques jours, vous pourrez également croiser un nouvel employé municipal, spécifiquement engagé pour compléter le travail que nous faisons sur la propreté de notre espace public. La propreté, c’est notre affaire, mais c’est aussi l’affaire de chaque citoyen de Templemars, petit ou grand, qui doit contribuer à préserver le cadre de vie de notre commune que l’on nous jalouse beaucoup.
Dans quelques semaines, nous vous proposerons une semaine du développement durable, parce que nous voulons mettre cette préoccupation au cœur des conversations, des réflexions de chacun.
Et vous le savez, nous travaillons avec l’Espace naturel métropolitain à la mise en valeur de l’espace des Périseaux, qui constituera aux portes de la métropole un nouvel espace de nature préservée et de promenade. Il s’y passe beaucoup de choses, qui ne se voient pas, puisqu’il s’agit notamment de l’achat de parcelles de terrain. Mais nous ne désespérons pas de pouvoir dès cette année rendre ce projet un peu plus concret.
Nous portons aussi une grande attention au logement. Nous voulons absolument qu’au cours de ce mandat, nous ayons construit un nombre significatif de logements locatifs. C’est essentiel pour la vie de la commune, parce que sinon notre communauté vieillit. Si nous voulons que nos enfants trouvent à se loger, et demeurent dans ce village qu‘ils aiment, il faut qu’ils puissent s’installer dans des appartements et des maisons accessibles, correspondant à leurs moyens et à leur mode de vie. Il faut qu’ils envoient leurs enfants à l’école maternelle et à l’école primaire. Nous voulons pouvoir proposer aussi des logements adaptés à nos aînés, qui souhaitent habiter des lieux adaptés sans pour autant renoncer à leurs nombreuses activités.
Vous le voyez, nous avons ouvert de nombreuses pages, nous voulons mener à bien de nombreux projets, et nous voulons proposer une offre de services correspondant à la réalité de notre population.
Mais vous le savez, Templemars n’est pas une île, et nous devons être particulièrement attentifs aux conséquences de la crise économique qui touche l’ensemble de la planète. Je crois que notre tissu économique local est plutôt bien armé pour affronter ces difficultés. La Zone d’activités de Templemars, et ses voisines sont toujours en expansion, et leurs occupants particulièrement dynamiques. Nous avons beaucoup d’atouts. Mais la situation est préoccupante et certains Templemarois sont inquiets pour leur emploi, pour celui de leurs enfants, pour leur pouvoir d’achat, ou même pour leur capacité à vivre décemment.
Face à ces difficultés, la collectivité doit être active, et attentive : les travaux que nous engageons soutiennent les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de nombreuses entreprises de service. Et nous multiplions, souvent en intercommunalité, les outils pour que les demandeurs d’emploi soient rapidement réinsérés, mieux formés, quels que soient leur âge, leur niveau de qualification.
Vous me permettrez de sortir du strict cadre de notre commune. Un élu local ne peut pas ignorer que la crise que nous traversons aujourd’hui est le résultat de pratiques financières qu’on aurait cru réservées à la science fiction. Aujourd’hui, les délires des traders, qui ont permis à certains d’engranger des fortunes colossales sur du vent, ont des répercussions directes sur la vie des entreprises, sur notre épargne, sur notre vie de tous les jours. Nous payons tous, au prix fort, le prix des paradis que les spéculateurs de tout poil voulaient bâtir en manipulant l’argent que nous avons tant de mal à gagner.
Je me permets de préciser au passage que le budget de notre commune n’est pas touché par des produits à risques, et que nous ne pouvons que nous louer aujourd’hui d’avoir toujours veillé à maintenir notre niveau d’endettement dans des limites correspondant à nos capacités. Et je crois que si toutes les collectivités publiques, quelles que soient leur taille, revenaient à des principes plus durables de gestion, nous donnerions un exemple efficace aux aventuriers de la finance.
Je dois ce soir vous avouer un défaut : je suis un optimiste inaltérable.
J’essaie de me corriger, j’essaie en tout cas de ne pas transformer cet optimisme en naïveté. Mais je crois que pour exercer cette fonction, et particulièrement dans cette période, ce défaut peut être utile. Vous avez sans doute vu la carte de vœux que nous vous avons réalisée cette année. En août dernier, l’assemblée générale des Nations-Unies a décidé de faire de 2009 l’année de la réconciliation. Oui, au moment où l’on entend toutes sortes d’informations alarmantes sur l’état de notre vieille terre, au moment où tonnent les canons sur la bande de Gaza, où chacun redoute la récession mondiale, nous avons jugé important de vous offrir ce vœu qui n’est pas naïf, même s’il repose largement sur une utopie. Et si chacun de nous s’efforçait de mettre cette résolution en pratique : essayons de nous réconcilier, de résoudre les conflits grands ou petits que nous pouvons avoir, incitons nos voisins, nos gouvernants, les pays en guerre, à en faire autant.
Je vais très modestement essayer de vous apporter quelques signes pour vous prouver que ce projet n’est pas complètement irréaliste.
En premier lieu, vous le savez, dans quelques jours Barack Obama sera investi à la Maison Blanche. Je crois que tous nous sommes impatients de vérifier que ce nouveau président sera à la hauteur des espoirs que nous fondons en lui. Il a sur son bureau quelques dossiers sur lesquels il a fait des promesses qu’il doit absolument tenir : la guerre en Irak, le Proche Orient, l’Afghanistan, le réchauffement de la planète, la lutte contre les inégalités dans son pays et dans le monde. N’attendons pas des USA, ni de son président plus qu’ils ne peuvent donner. Ce pays qu’on a longtemps appelé le Nouveau monde, est aujourd’hui en retrait sur beaucoup de points. Je trouve par exemple que l’industrie, la démocratie, le système financier à l’américaine ne sont pas des exemples pour nous. Mais je suis persuadé que dans un an, ce changement dans le paysage mondial aura permis quelques réconciliations spectaculaires.
Un autre exemple. Vous le savez, à Templemars, nous investissons beaucoup sur nos enfants, et le conseil municipal des enfants en est une marque particulièrement importante. Chaque rencontre à l’école, avec le CME, avec les Centres de loisirs sans hébergement que j’ai pu avoir me conforte dans l’idée que nous devons et nous pouvons avoir confiance dans leur volonté de changer les choses, par exemple dans leur façon d’aborder le traitement des déchets ménagers, de ne pas vouer à la bagnole le même culte que nous. Je crois fermement que nos enfants auront à cœur de nous réconcilier avec notre environnement, de gaspiller moins.
Encore un élément. L’Europe va revenir au premier plan cette année, puisque nous allons voter au printemps pour l’élection de nos députés européens. Il est de bon ton aujourd’hui de se montrer sceptique sur la construction européenne. Elle est pourtant depuis 1945 un élément primordial de la paix et de la prospérité économique sur notre continent. Et la zone de l’euro a montré en ces semaines de perturbation des bourses et des échanges mondiaux combien cette monnaie commune représentait pour chacun de nous un gage de stabilité. Il est certes difficile de se mettre d’accord à 27 pays autour d’une même table. Mais que serions-nous aujourd’hui sans l’Europe ?
Dernier exemple : nous sommes encore, avouons-le, des machos. Notre société est encore coulée dans un moule très masculin, qui fait que les femmes sont moins bien payées, accèdent moins souvent à des postes de responsabilité, sont cantonnées aux tâches ménagères. A Templemars, nous avons une vie associative et sportive particulièrement riche, et nous avons notamment une équipe de foot féminin qui est pour nous un magnifique étendard. Les filles pratiquent leur sport sans complexe, elles sont vives, elles ne critiquent pas l’arbitre, les contacts sont beaucoup moins rudes, et pourtant le spectacle est passionnant. Elles savent utiliser leur rapidité, leur précision, et leur enthousiasme. Les filles vont continuer à gravir des échelons, et je ne doute pas qu’elles contribuent à abattre ce mur qui sépare trop souvent dans notre tête les hommes et les femmes.
Voilà, je pourrais ajouter d’autres exemples, mais je vous laisse le soin d’en chercher, et éventuellement de me les proposer. J’ai déjà été un peu long, et je sais que vous attendez maintenant la suite de la soirée.
Mais je ne veux pas terminer mon propos sans rendre un hommage personnel à tous mes collègues élus, les anciens et les nouveaux, qui donnent beaucoup de leur temps pour faire vivre l’équipe municipale. Je ne vous cite pas tous, mais vous devez savoir que j’apprécie chaque jour de travailler au projet que nous portons ensemble. Je veux aussi saluer l’ensemble des employés de la commune qui se dévouent à ce que notre cadre de vie soit de qualité. J’ai notamment éprouvé beaucoup de fierté lorsque nous avons ouvert les plis des appels d’offre des compagnies d’assurances qui faisaient toutes des propositions à la baisse en raison de votre sérieux et de votre faible absentéisme. Et je peux vous dire que ce n’est pas le cas dans beaucoup de communes autour de nous. Là non plus, je ne peux vous citer tous, mais je voudrais saluer tout particulièrement Alain Bédu, le directeur général des services. Depuis un an, nous avons appris à nous connaître, je crois à nous apprécier. Et je peux témoigner du sérieux, de la disponibilité et de l’efficacité avec lesquels vous exercez votre mission.
Et puis je voudrais aussi adresser un petit salut personnel à ma famille, qui supporte mon emploi du temps avec beaucoup d’abnégation et même de bonne humeur.
Depuis un an, ma vie personnelle a évidemment beaucoup changé, mais je me consacre à ma nouvelle tâche avec beaucoup d’appétit.
Je trouve que tous, ceux que j’ai cités, mais aussi les représentants de la vie associative, les bénévoles, les aînés, les enfants, les Templemarois que je rencontre, mes collègues des communes alentour, et de la communauté urbaine de Lille, vous me le rendez bien. Merci.
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, je vous présente au nom de toute l’équipe municipale mes meilleurs vœux de paix et de bonheur pour cette année 2009.