Magazine Journal intime

Australia

Publié le 10 janvier 2009 par Anaïs Valente

Je n'oublierai jamais ce fou-rire mémorable au moment le plus crucial d'Australia.  Au moment de la fin dramatiquement dramatique.  Tellement dramatique qu'elle en devient risible.  Keskon a ri.  Mais keskon a ri !  Et keske c'était bon.

Heureusement, y'avait pas trop de monde à l'Eldo, juste nous et quatre autres personnes, un peu dérangées par nos rires, je le reconnais.

Mais keske c'est dommage de gâcher un film par un tel excès de niaiseries hollywoodiennes, ma parole.

Australia, c'est ma big méga déception de ce début d'année.  Dès le début, baignée dans un humour gras qui fera vite place à un romantisme-mélo-débile, j'ai compris que je n'accrocherais pas.  Je m'attendais à une saga romantique à la Autant en emporte le vent, version 2009, j'ai eu une saga romantico-débile à la Autant en emporte le vent, version 1950.  Même les prises de vues m'ont semblées ringardes à souhait.  Et que dire des courses à cheval avec un fond en carton comme décor (si, je suis sûre que c'est du carton).  Et Nicole Kidmann, figée par le botox, elle a toujours la même tête, qu'elle pleure, qu'elle rie ou qu'elle ait peur.  Limite si les vaches ne sont pas plus expressives, c'est dire.

Dommage, car l'histoire était sympa : une anglaise coincée débarque dans l'Australie des années 30 et prend en main une exploitation de bovins, avec l'aide d'un brun ténébreux au look savamment sauvage à tomber par terre (seule grande réussite du film), dont elle tombe bien évidemment folle amoureuse.  Puis la guerre survient.  La vilaine.

Ajoutez à cela un gentil garçon tout gentil tout mignon et un méchant pas beau vraiment méchant, et vous aurez tout compris.

Y'a le bien d'un côté.  Le mal de l'autre.  Et le bien triomphe, tandis que le mal perd la bataille.  Mais tout m'a semblé tellement caricatural, que je n'ai jamais été émue, chose tout de même rare puisque même une araignée constipée parvient à me faire verser une larme, en général.

Bon, y'a des bons moments hein, y'a même un peu de sexe (vraiment un peu), un peu d'humour, un peu de tendresse et un peu de tristesse.

Mais ils auraient pu nous épargner ces tirades niaises à la « je meeeeeeeeeeeeeurs, mais je l'ai bien mérité car je suis un vilain pas beau » ou à la « aaaaaaaah, tu es vivant, je te croyais mort, quelle surprise, je t'aimeeeeeeeeeeeeeeuh ».  Dieu sait pourtant que j'aime les trucs cucul la praline, mais trop c'est trop.

Ça m'a vraiment fait penser aux grandes sagas d'autrefois.  Je pense que c'était le but.  Mais je n'ai pas accroché.

Déçue, moi y'en a être.

(seul côté positif, je sais enfin d'où vient cette chanson que j'ai eue en tête durant tout mon voyage à Londres en novembre dernier, « Somewhere over the rainbow » - ça vient du magicien d'Oz).

PS, sur Allociné, où je me fournis en affiches, j'ai lu cette critique, que je vous recopie car elle résume bien, et confirme que nous ne sommes pas les seules à avoir ri d'un tel film : « Le summum du film ? Hum, j'hésite... Peut-être quand le gamin arrive à stopper un troupeau de 1500 vaches en chantant ? Ou bien quand Hugh Jackman se ramène dans la petite sauterie bourgeoise et nous gratifie d'une pose à la Bond, James Bond ? Non, je crois que le summum a été atteint quand, après qu'ils aient réussi à faire ce qu'ils avaient à faire, on sent la fin arriver, plein de bonheur, on regarde sa montre : il reste 1h et demi. Dans la salle, on était même pas une quinzaine. Au début, on se retenait de faire des commentaires pour ne pas gêner les autres spectateurs. A la fin, on se marrait tous ensemble, même si on ne connaissait personne avant d'entrer dans la salle. Au final, j'ai passé un moment unique dans cette salle de cinéma, c'était la première fois que j'ai passé 2h35 à critiquer un film avec des inconnus... »

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