Ça faisait deux ans pratiquement, c’est-à-dire depuis la reprise de mes études, que je vivais à contre-temps. Je pouvais me permettre cinq minutes de snooze supplémentaire le matin, car cela ne changeait bien souvent que l’heure de mon coucher. Je faisais mes lessives en période creuse, pour être sûre de ne pas trouver les machines occupées au sous-sol et devoir faire des allers-retours en attendant qu’elles se libèrent. Je faisais mes courses dans la journée, avec les personnes âgées, à l’heure où les rayons sont bien garnis et les allées dégagées. Le matin, me préparer était rapide: après la douche j’enfilais legging et tee-shirt long pour le confort, un coup de brosse rapide dans les cheveux et surtout, surtout pas de maquillage. Je passais mes journées devant mon bureau.
Seulement voilà, depuis ce matin, j’ai repris une vie normale. Celle où on se lève le matin à heure fixe, on s’habille, on va travailler, tout ça en même temps que les autres. Etant donné que hier, je n’ai pas pu aller faire des courses car j’étais clouée au lit (je pense que les virus français essaient vraiment de m’attaquer), j’y suis allée ce soir, en sortant du travail et tout un tas de souvenirs me sont remontés à la surface: le bus plein, le monde à l’épicerie, les rayons en désordres, de nouveau le bus plein… Pour arriver chez moi à l’heure du souper, fatiguée, la tête pleine de tous ces gens que j’avais croisé aujourd’hui .
Il ne me reste plus qu’à entrer dans la danse… Mais je dois avouer que, même si je laisse un peu de mon confort, c’est avec bonheur que j’ai retrouvé ce matin le chemin de la vie active…
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Crédit photo: l’art de rien de Sandrine Cellard, des photos magnifiques, que je vous invite à découvrir !