Attention danger le totalitarisme avance masqué
Attention danger il avance masqué ! Qui ça ? Le totalitarisme. Sous des formes insidieuses. Et puis un beau matin - ou plutôt un trčs triste matin - voilŕ, il est lŕ. Et c'est trop tard.
Il y a urgence ŕ tenter de comprendre ce qui se passe aujourd'hui. C'est quoi, cette histoire de suppression du juge d'instruction ? C'est quoi, cette histoire de dépénalisation de la diffamation ? C'est quoi, cette histoire de réforme des débats parlementaires ? C'est quoi, cette histoire de suppression des moyens de financement par la publicité des chaînes publiques ? C'est quoi, toutes ces histoires qu'on découvre au jour le jour, que męme les partisans ou les proches du pouvoir découvrent au petit matin en prenant leur petit noir au coin du bar ?
C'est quoi ? Ce sont des formes rampantes de totalitarisme.
Qu'est-ce qui favorise l'apparition possible du totalitarisme ? Je reprends une analyse d'Hannah Arendt : c'est la confusion volontaire de l' "espace public" et de l' "espace privé". L'espace public repose sur un intéręt commun, et requiert une entičre visibilité des actions. L'obscurité enveloppe l'espace privé qui est conçu comme "privation" : privation d'apparition, de "publicité".
Traitez volontairement l'espace public comme un espace privé, et la voie est libre pour un régime totalitaire : "régime politique non démocratique, n'admettant aucune opposition organisée, dans lequel le pouvoir dirige souverainement et tend ŕ confisquer la totalité des libertés individuelles" [Le Robert].
Prenez les juges d'instruction. Certes l'institution n'était pas parfaite [elle devait męme ętre réformée en 2010, suite ŕ l'affaire d'Outreau]. Mais lŕ, tranquillité garantie pour le pouvoir. Les "affaires" embarrassantes [pour les politiques ou les amis du pouvoir] ne risquent plus de sortir : seul le parquet sera désormais en charge d'instruire, et qui est le chef du parquet ? Le ministre de la Justice. La boucle est bouclée, et nous autres citoyens n'avons plus qu'ŕ la boucler. L'obscurité enveloppera désormais les affaires du domaine public - ŕ l'instar de l'espace privé. En outre, voici le justiciable qui sera seul face au procureur. Il n'a pas les moyens ? Tant pis pour lui, il reste seul face ŕ la justice. Il a les moyens ? Pas de problčme, il se paie une cohorte de trčs bons avocats. Sans juge d'instruction, l'équilibre judiciaire est privatisé.
Article ajouté le 2009-01-15 , consulté 3 fois