Elle chiale le soir, à l'heure de s'endormir. Avec mes manières de dandy moisi, j'fais des efforts. Incarne l'être ouvert, essaie d'être rassurant, fait des efforts pour avaler des mots qui puent l'non dit l'mensonge, et en r'demander, et faire des efforts. Ouais c'est moche, et t'es là à jouer ton rôle de gros con pour que l'moche continue, parce qu'elle écrit tous les rôles, et tu traines dans l'pieu parterre, t'es gentil avec tes p'tits sentiments d'merde, tu veux pas qu'ça coagule. Le monde se fout bien de c'que tu veux et c'que tu veux pas, et même celle à qui t'as décidé d'faire confiance, persuadé qu'il faut bien s'fier à quelqu'un, elle s'en branle. Elle est comme le monde avec ses grosses larmes insupportables, elle pisse des yeux et toi t'éponges.
Même le jour ou ça claque. T'as appris qu'le rôle du type sympa, t'es ouvert compréhensif, tu t'casses comme un prince la tête sous l'bras, vive la révolution. Depuis on fait autre chose. Même des années aprés, t'as pas envie d'croire que tout ça c'était d'la merde. Malgrés l'goût et l'odeur, tu r'gardes tes veines en t'disans qu'ça doit être une fraise. Un fruit frais comme faudrait en avaler 5 par jours.
Tout m'emmerde. Par dessus tout cette incapacité à écrire correctement les choses, une histoire conne comme on en trouve dans les faits divers de l'édition régionale, j'arrive pas à écrire le mot "connasse" sur sa gueule qui chiale, qui bave des yeux. Ca m'fait chier de détester, c'est usant. J'ai envie d'dormir jusqu'à la fin. Et ce type est un enculé à qui j'veux aucun mal. Enfin j'crois.