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Publié le 18 janvier 2009 par Elisabeth Robert

Voyages de toi

« Ma fuite en avant était certainement l’élément déclencheur d’un nouvel espoir. Je devais d’abord faire le vide dans ma tête et autour de moi, pour mieux survivre à cette douloureuse épreuve. La décision de créer ce blog me paraissait alors si évidente. J’aurai pourtant pu me contenter d’un simple carnet de route, noter les détails en réalisant quelques croquis…mais cela n’aurait pas suffit. »
Extrait du livre.

Titre : Voyages de toi Pagination : 114 pages (broché)

Auteur : Elisabeth Robert  

Format : 150 x 210 x 10 mm

Editions : Editions Volpilière ISBN : 9782917898000

Sortie : août 2008 Prix : 14,00 euros

On a tous, un jour, perdu un être cher. Personne ne peut se vanter du contraire. Chacun remonte à la surface en se trouvant des stratagèmes pour parvenir à la remontée de cette pente difficile.
Le temps nécessaire diffère les uns des autres, même si comme on le dit « Le temps guérit de tout. » Souvent après un tel drame, nous agissons par impulsivité. Certains, battants, vont agir, bouger, s’évader, extérioriser leur peine. D’autres, au contraire, resteront prostrés dans leur douleur jusqu’à se laisser noyer par le chagrin sans parvenir à en parler.

Elisa est heureuse avec Benjamin, jusqu’au jour où ils apprennent qu’il est atteint de leucémie. Il se bat autant qu’il le peut mais la maladie gagne du terrain et ne l’épargne pas.
Tout au long de l’évolution de la maladie, Elisa se sent profondément impuissante, elle ne peut rien faire sinon être présente avec tout l’amour qu’elle lui porte. Cet amour là est immense et c’est tout ce qui lui reste : être là et l’aimer. L’aimer de toutes ses forces. Mais l’être humain n’a pas une résistance infinie et tout l’amour du monde ne suffit pas.

On pense tous avoir le temps, pourtant nous ne savons jamais ce que nous réserve la vie. « Notre amour était si fort que nous pensions qu’il serait éternel. Nous avions du temps… »
Mais, le temps peut être éphémère. Il peut être notre ennemi aussi. Il ruse sur la vie, sans aucune possibilité de pouvoir marchander avec lui, quelques jours de plus ou encore quémander quelques heures de gratuités. « C’est incroyable comme on peut se suffire à soi-même tant que l’on a de l’amour à partager »

Benjamin décède après des mois de souffrance. Ses parents, Elisa, ses amis… Tous sont sous le choc. La vingtaine à peine passée pour déjà s’en aller, sans avoir vécu. Elisa voit son monde s’effondrer, son amour disparaître. C’en est trop. Elle décide de s’enfuir.

ELISA CHOISIT DE PARTIR AILLEURS, RESPIRER UN AUTRE AIR, VOIR SI…

Si quoi ? Si cela pourrait aller mieux dans d’autres lieux, vers d’autres horizons ?
Elle quitte tout, emportant avec elle sa souffrance qui ressort par chaque pore de son être. Le premier avion en partance est à destination de Venise. Comme par hasard ! Le hasard, quand il s’y met celui-là, il ne nous épargne pas. Il a ses habitudes. Il aime surprendre même si ce n’est pas dans le sens qu’on aimerait.
Tant pis, va pour Venise. Ce voyage, Elisa va le faire avec benjamin dans l’âme. Elle le fera pour lui.
Submergée par sa douleur et ses pensées incessantes, elle décide d’ouvrir un blog pour informer sa famille de ce qu’elle fait à l’étranger, pour qu’ils ne s’inquiètent pas.
Chaque soir, elle y écrira un billet, mettra des photos, fera part de ses activités, de ses rencontres. Elle découvrira que d’autres blogueurs viennent lire ses billets et les commentent.
Ensemble, au jour le jour, ils tisseront des liens.

A travers ce blog, elle fera vivre à ses visiteurs, sa remontée sur le fil de sa vie. Elle se rendra aussi sur les blogs pour voir ce qui s’y passe, ce qui s’y dit. Elle apprend à aimer cet univers. « Cette découverte de la blogosphère m’amusait, elle m’aidait à regarder autre chose que mon nombril et mon deuil. En allant toquer de porte en porte, je rouvrais de nouvelles fenêtres, je réouvrais mes yeux sur la vie. »
Les commentaires sur ses billets, ses photos, apparaissent de manières régulières. Chaque soir, Elisa est impatiente de lire ce qui s’est dit sur ses pages. Elle remarque qu’un visiteur passe chaque jour lui laisser un message. Elle ne le connaît pas, mais il l’intrigue et elle se raccroche à ce pseudo qui s’adresse à elle chaque jour.
Un véritable lien se tresse entre Elisa et ses visiteurs. Tous la soutiennent, elle ne se sent plus seule face à sa douloureuse épreuve. Elle existe au travers des regards virtuels. Elle revit à travers eux.

MAIS QU’EN SERA-T-IL APRES SON RETOUR ?

Elisa est persuadée que dès son retour les choses seront différentes. Elle a besoin de son blog pour continuer à survivre. Il est son fil conducteur. Elle a peur de se retrouver seule face à elle-même dans son appartement, sans benjamin.

Elle en arrive à penser ne plus rien avoir à offrir à ses visiteurs après son retour. Elle leur en fait part en quelques mots. Les réponses qu’elle reçoit lui ouvrent un peu plus le regard sur une évidence qu’elle n’avait pas cernée jusque là : « Je compris une chose essentielle. Le but de ce blog n’était pas tant de raconter mes voyages comme un guide touristique, mais un moyen de parler dans le silence. Dès lors, je savais que je me laisserai plus souvent aller à des articles plus personnels. »

Elle apprend au travers des commentaires des fidèles blogueurs à reprendre confiance en elle. Durant de longs mois, à travers son périple, de l’Italie à la Grèce, de la Namibie au Pérou, en passant par les Philippines, la Chine, le Japon et tant d’autres lieux, mais sans oublier Benjamin, Elisa continue sa reconstruction pour parvenir à vivre sans lui. Grâce au soutien de ses visiteurs, elle apprivoise sa douleur pour réapprendre à vivre…mais à vivre avec elle sans que celle-ci ne l’enlise. Car la vie c’est cela aussi, se reconstruire après la perte d’un être cher.

Marie Barrillon


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Public concerné
Tous.

Rapport qualité / prix
Un prix courant pour un roman.

Texte : 17/20
Texte sans difficulté, et agréable de fluidité.
Préface de François Alquier.

Image : -/20
Pas d’image

Intérêt : 17/20

L’auteur nous fait partager quelques merveilles au fil des voyages de son personnage.
De magnifiques descriptions sont exposées tout au long de l’ouvrage.

Format : 15/20
D’un format qui s’emporte facilement dans un sac.

Note de la Rédaction : 18/20
Une préface rédigée par François Alquier nous trace un portrait de l’auteur.
Sans être mielleux, il nous décrit quelque peu la personnalité d’Elisabeth Robert. Elle apparaît attachante, tout autant que son roman. Mais aussi d’un tempérament volontaire.

Ce livre nous ouvre les portes de l’univers des blog sous différentes facettes. Ceux-ci ont des origines aussi diverses que variées où chacun saura s’y retrouver, s’y reconnaître.
« Bloguer c’est s’ouvrir aux autres comme on n’aurait jamais pensé le faire…
c’est se livrer et prendre les retours comme des bouts de bonheur. »

Marie Barrillon