La voiture c’est dépassé ?

Publié le 18 janvier 2009 par Fbaillot

Il a beaucoup été question de la “bagnole” lors du grand débat communautaire sur les déplacements urbains, vendredi 16 janvier à LMCU.

Faut-il aujourd’hui proscrire ce moyen de déplacement, qui a tellement modelé notre planète en un siècle, et qui concentre à présent tous les coups des défenseurs de l’environnement ?

Tout l’intérêt de ce débat, tellement précieux pour préparer notre avenir, a justement été de montrer que la question de la mobilité dans les centres urbains suppose une réflexion sur l’”intermodalité”. Ou pour parler moins technocratiquement, la complémentarité de tous les types de transport, le premier d’entre eux étant quand même… nos deux pieds !

Autrement dit, notre salut ne peut se situer dans l’”autoroutisation” outrancière de nos métropoles, parce que chacun sait que plus on élargit les boulevards, plus les voitures occupent ces artères. Il ne peut non plus résider dans l’utilisation forcée des transports en commun, parce que cela supposerait une uniformisation poussée encore plus avant de nos modes de vie, d’habitat, de travail.

Une série de chiffres m’a néanmoins frappé vendredi, que chacun peut vérifier : nous utilisons notre voiture en moyenne 1h30 par jour. Pendant 5h30 elle est en stationnement hors domicile, pendant 17h, elle est garée à proximité de notre domicile, la plupart du temps sur la voie publique. On imagine la dimension du problème à l’échelle d’une métropole de plus d’un million d’habitants.

Autre constat : la majorité des déplacements dans la métropole sont des déplacements intracommunautaires, d’où l’intérêt de solutions collectives, plus respectueuses de l’environnement, qui soulageront d’autant les embouteillages à ses portes, notamment au sud de celle-ci. Et notre portefeuille appréciera !

Autre découverte faite vendredi : le tout-voiture a semble t-il vécu. La conjugaison des hausses des matières premières, des menaces sur l’environnement, de la congestion de nos infrastructures routières, ont convaincu bon nombre d’entre nous de faire confiance au train, aux bus, et demain au co-voiturage, au vélo dans des itinéraires sécurisés.

Mais prêtons attention néanmoins aux conséquences qu’entraînent de tels bouleversements de nos habitudes. Les salariés de Vistéon à Gondecourt, producteur de tableaux de bord ou de panneaux de porte en matière plastique pour Renault, Peugeot, Citroën, Toyota ou Volvo, qui s’apprête à supprimer une centaine d’emplois, et qui a d’ores et déjà laissé sur le carreau près de 400 intérimaires, ne l’entendent peut-être pas de la même oreille…