Alors, faisant le gracieux, Jean de Lycopolis, ayant souffleté doucement de sa main droite ma joue gauche, me dit : « Beaucoup d’afflictions t’attendent, et tu as été en butte à beaucoup d’hostilités. Tu t’es montré timide et tu as différé. Mais le démon t’apporte des prétextes pieux et rationnels et te relance. Il t’a suggéré en effet de regretter ton père et de pousser ton père et ta sœur vers la vie monastique. Eh bien, voici que je t’annonce une bonne nouvelle : tous deux ont été sauvés, car ils ont renoncé au monde. Quant à ton père, en ce moment même, il a d’autres années à vivre. Par conséquent, tiens ferme dans le désert et, à cause d’eux, ne veuille pas t’en aller dans ta patrie. Il est écrit en effet : Personne ayant mis la main à la charrue et s’étant retourné en arrière n’est apte au royaume des cieux. » Alors, ayant tiré profit de ces paroles et étant suffisamment raffermi, je rendis grâces à Dieu, ayant appris que les prétextes qui me pressaient avaient pris fin.
évêque Pallade : vies d'ascètes et de Pères du désert