Un café, un verre d'eau

Publié le 19 janvier 2009 par Nicolas J
« Vendredi dernier, j’ai été prendre un café et un verre d’eau dans une brasserie où je prends un café quatre fois par semaine et le patron m’a facturé le verre d’eau 20 centimes, ce n’est pas normal […] » Voila, à peu près, le commentaire que j’ai reçu en réponse à un de mes nombreux billets sur les bistros.
Je voulais répondre : « Cher ami, je comprends votre désappointement, mais à part la sympathie et le geste commercial, rien n’oblige ce patron à vous servir un verre d’eau gratuitement. Avec l’évolution des coutumes, la délivrance gracieuse de verres d’eau devient une réelle charge pour nos joyeux établissements ».
Mais vous me connaissez ! Dans l’excitation de mes doigts, la réponse est devenue, à peu près : « Espèce de trou du cul, pour qui te prends-tu à exiger des trucs gratuits ? Il n’y a rien qui oblige un bistro à te filer un verre d’eau et à cause de connards comme toi qui se croient tout permis, les tarifs augmentent ».
La type s’est senti insulté. Allez savoir pourquoi ? S’il fréquentait un peu plus mon blog, il saurait que de tels propos sont assez aimables de ma part. J’ai eu raison de l’engueuler : ça lui apprendra à ne pas lire plus souvent mon blog.
Il s’est senti insulté et m’a donc répondu, j’ai calmé le jeu et lui ai expliqué gentiment ma pensée. Il n’est plus revenu. Il doit méditer sur le coût d’un verre d’eau.
C’est une règle générale à savoir : les clients de bistro sont cons. Sauf Tonnegrande et moi. Il s’imagine que tout leur du. Jamais il ne me viendrait à l'esprit de réclamer un truc gratuit dans un bistro. Surtout un verre d’eau.
Quand, après mon café, le matin, j’ai soif, je demande un Vittel. Je ne fais pas la différence entre l’eau du robinet et la Vittel à part le prix. Je ne vois pas pourquoi un bistro travaillerait gratuitement.
Les clients sont cons. Sous prétexte qu’ils sont dans un lieu de loisir, ils oublient que le personnel est là pour gagner de l’argent. Et ne pas en perdre. Le calcul est simple. Si un café revient à un patron de bistro environ 25 centimes avec le café, l’eau, la tasse, l’amortissement de la machine, il va vendre son café 1,1 euros. Si le verre d’eau lui revient à 5 centimes, il est logique qu’il le vende 20 centimes. Comme les clients refusent de payer, le patron, qui donne un verre d’eau pour à peu près un café sur deux, passe le café à 1,20. euros. C’est logique.
A cause des gens buveurs d’eau, je suis obligé de payer dix centimes de plus par café… Heureusement que personne n’a inventé la coutume de boire un verre d’eau avec la bière : je serais ruiné.
Si vous n'aimez pas un bistro, changez de bistro. Bordel. Ne m'obligez pas à défendre le libéralisme et les bienfaits de la concurrence...
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