Je l’ai fais, j’ai piétinés ces doutes qui me paralysaient je ne sais pour quelle raison, et je suis allée au cimetière hier… cette étendu de tombes qui poussent comme des champignons. Ils n’étaient pas aussi nombreux la dernière foi que je suis venue, faut dire que j’y suis pas retourné depuis qu’il est mort.
Je n’avais pas l’intention d’y aller, mais un je ne sais quoi m’y a poussé.
Il avait plu la veille, mais il faisait beau, a l’entrée du cimetière j’ai défais ma kefiah pour envelopper mes cheveux fraichement coiffés, pourquoi ce geste machinal ? J’en ai aucune idée, par respect aux autres morts peut être …
Je savais que sa tombe était en bas a droite sous un arbre d’après la description qu’on m’a donné, alors je me suis lancée à la descente, j’essayais de contourner les autres tombes, mais ce n’était pas évidant ! Elles sont toutes collées les unes aux autres ! Et on ose nous dire qu’ils reposent en paix !
Sans le faire exprès j’ai piétiné la tombe d’un vieux monsieur, et j’y ai laissé la trace de mes oasics, je me suis excusée, mais apparemment il s’en fichait, il n’a même pas gueulé …
Arrivée en bas, je cherchais la tombe des yeux mais je la trouvais pas, y’en a tellement ! J’ai paniqué quelques instants, mais ça n’a pas duré… elle était là, enfin il était là, je suis restée figée je ne sais combien de temps, je suis supposée faire quelque chose en particulier ? Pleurer ? Lui parler ? M’en aller ?
Passé ce moment d’immobilité, je me suis assise sur la banquette, j’avais la montagne en face de moi, et sa beauté m’a emporté, j’en suis arrivée a oublier ou j’étais, puis un déclic et retour a la réalité, il m’a semblé qu’il m’a appelé… et voila que je parle a une tombe !
« Oui je l’ai fais, je suis venue… »
J’ai sortis mon paquet de cigarettes et mon briquet de mon sac …
« Quoi ? Je n’ai jamais fumé devant toi quand t’étais en vie ! Maintenant que t’es mort, j’ai au moins le droit a ça »
Quand la cigarette a atteint sa moitié, je l’ai déposé sur sa tombe, il adorait les cigarettes entamées…
Il commence à faire nuit, et je ne sais pas si je reviendrais par ici un jour, je dois partir… il y a une odeur qui dérange, je sors mon flacon de parfum et j’en vaporise sur le marbre … Il se sentira mieux après ça, enfin s’il se « sens » …
Je plis bagages, direction la maison ma grande …