Sérapion
Il y eut aussi un autre Sérapion, surnommé le sindonite car il ne s’enveloppait
jamais de rien, sauf d’une tunique légère. Il pratiqua un grand détachement des
biens et, étant bon lettré, il savait par cœur toutes les Ecritures. En
conséquence de ce détachement et de la méditation des Ecritures, il ne supporta
pas de demeurer tranquille dans une cellule. Il parcourut le monde habité car
il était né avec ce naturel-là. Il y a en effet des différences de naturels,
mais non de nature. Quoi qu’il en soit, les pères racontaient qu’après avoir
pris un ascète comme complice, il se vendit à des mimes païens pour vingt
pièces de monnaie. Après avoir fait le signe de la croix sur les pièces de
monnaie, il les garda sur lui, puis il servit les mimes qui l’avaient acheté
avec persévérance jusqu’à ce qu’il les eut rendus chrétiens et éloignés du
théâtre. Il ne prenait rien, hormis du pain et de l’eau, sa bouche murmurant
sans cesse les Écritures pour les méditer.
évêque Pallade :
vies
d'ascètes et de Pères du désert