Allons-y les enfants!

Publié le 21 janvier 2009 par Lephauste

"Allons enfants de la patrie ! Le jour de ...". Peut-être bien que ça vous a échappé, comme à moi; Peut-être bien que le rêve américain a bercé toute votre nuit et que ce matin vous vous êtes réveillés en cherchant sur la table de nuit, les clés de votre Chrysler, votre abonnement au new york herald et le reste de pop corn que vous n'avez pu achever tant l'émotion vous étreignait à l'écoute que vous étiez du discours de monsieur Obama : "notre système de santé ne fonctionne pas ! Notre système éducatif ne fonctionne pas ! Les infrastructures ne fonctionnent pas ... mais nous resterons fidèle au rôle civilisateur de notre grande nation, la plus grande de toutes !". Il y a là de quoi effectivement être subjugué. Et ça ne saurait en rien nous rappeler que pas plus aux états unis qu'ici il n'y a de place pour notre rêve de paix.

Et pendant ce temps là, dans un petit village d'irréductibles socialix, peu avant minuit, heure locale on chante la Marcellaise au pied du perchoir, on se révolte à l'assemblée on crie à la mainmise de l'exécutif sur le législatif. On hurle que la République est en danger. On s'étonnerait presque qu'à l'extérieur du palais Bourbon (le bien nommé !) la foule citoyenne ne se soit déjà amassée et qu'à la lanterne on prépare pour certains, que je verrai bien moi, définitivement sans-culotte, la paille des cachots. La dite paille sur laquelle le fatalisme du peuple souverain s'est depuis longtemps habitué à y voir croupir ses propres enfants. Mais que veulent-ils donc ces députés . Que le "jeu" démocrate soit respecté.

Voici donc que près de deux ans après l'élection truquée du présidnet (celui qui règne enfin plus net !)... Truquée pourquoi ? Par l'absence pure et simple de candidats (dates ?) autre que lui, c'est simple, non ? Voici donc que le grand chantier de destruction massive de la vocation sociale de la république va son bonhomme de chemin de rouleau compresseur. L'opposition ? Euh attendez ! Pas vu ? Pas pris ! Mais hier les godillots qui siègent avec vos voix comme coussins, à la gauche de l'hémicycle se sont éveillés au son de l'hymne national, tout secoués tout à coup d'alarmes. Aux armes ! Aux armes ! Mais nous n'y étions pas, nous n'y sommes jamais quand il faut. Et là bien entendu, il faut !

La marche forcée qui demain nous privera de ce pour quoi nous versons dans la poche de l'état, de quoi subvenir à nos besoins en cas d'urgence, cette école aussi dont on nous rabache qu'elle est aux mains de fainéants, nous, pour des fainéants, encore nous ? Ces hopitaux publics qui prennent aux constructeurs automobiles ce que de bon droit nous devrions leur porter sur un plateau d'argent, de bonnes et grasses subventions. Ces systèmes sociaux dont nous sommes, par l'impôt versé, les mutualistes. Tout ce foutoir qui file au chateau des aigreurs d'estomac, voila que le pouvoir le réforme et qu'il n'entend pas qu'on en discute (article 13 de la constitution caviardée). Socialix mes frères, je vous ai vu la chanter la Marcellaise et je me suis dit qu'hier, around midnight (by Bud Powell, not so bad!) j'aurai dû y être avec vous à l'entonner comme un coup de canon en direction du palais, même faux. Et surtout les couplets qu'on ne connait pas. Ceux qui parlent de fraternité et de liberté et d'égalité. Merci pour ce moment de bravoure encravaté !