Au bout d’un long temps, le mari le premier fut touché, puis la mime, puis leur maison tout entière. Et l’on disait que tant qu’ils ne le connaissaient pas, il leur lavait à tous deux les pieds. Or, tous deux ayant été baptisés, ils se retirèrent de la profession théâtrale pour s’appliquer à une vie honorable et pieuse. Comme ils vénéraient fort notre homme, ils lui dirent : « Allons, frère, laisse-nous t’affranchir, puisque toi-même tu nous as affranchis d’une honteuse servitude. » Il leur dit : « Puisque Dieu a agi et que votre âme a été sauvée, je vais vous dire le mystère de ma conduite : Ayant eu pitié de votre âme, moi étant ascète, libre, Égyptien de race, je me suis vendu moi-même afin de vous sauver. Mais puisque Dieu a fait cela et que votre âme a été sauvée au moyen de ma bassesse, prenez votre or, afin que je parte et vienne en aide à d’autres. » Mais eux le supplièrent instamment et lui assurèrent ceci : « Nous te tiendrons pour un père et un maître, reste seulement avec nous. » Mais ils ne purent le persuader. Ils lui dirent alors : « Donne l’or aux pauvres, car il a été pour nous des arrhes de salut. D’un autre côté, visite-nous, même une seule fois par an. »
évêque Pallade : vies d'ascètes et de Pères du désert