C’était samedi dernier...
J’embarque mes filles après une halte de 2h dans une « plaine à jeux » histoire de les défouler un peu, vers le Carr*f du coin pour manger un bout au restau et faire quelques courses.
Enfin, quelques courses ! C’est quand même dingue d’être à ce point-là incapable d’aller à Carr*f sans me noyer dans l’inutile et oublier l’indispensable ! Si je ne suis pas dans un petit supermarché de quartier, je me laisse embarquer par tout et n’importe quoi !!!
Je pense que ça a tout à voir avec le compulsif type haribo… Genre « wouh, j’ai plein de sous, allez hop on peut y aller ! »…
Donc bref, après avoir empli le restant du caddie (la partie non employée au transport de mes poulettes !) de plein de superflu et d’un minimum de vital, je me dirige vers les caisses. Il faut savoir qu’il y a une bonne douzaine de caisses « en action »…
Je lance un regard d’ensemble, puis je cherche, comme tout le monde, celle qui semble la plus rapide ou tout au moins, la moins encombrée…
Or, j’aurais dû me méfier… J’oublie trop souvent la fameuse fable du lièvre et de la tortue, le plus
rapide n’est pas forcément celui auquel on pense de premier abord… Comme ceux qui sont persuadés qu’on va plus vite, en ville, en voiture qu’en vélo, dont je fais partie,
pourtant...
Mais bref, je trouve une caisse qui me semble pas si mal. La caissière est blonde. Encore une chose dont j’aurais dû me méfier… Mais je ne suis pas méfiante pour deux sous ! Je suis sur mon nuage… Tout à l’heure mon amoureux arrive ! Je vais lui concocter un bon petit plat… J’aurais dû tilter, là, que j’oubliais l’essentiel du plat prévu… Paprika, bon sang, paprika… Mais rien…
Je vide consciencieusement mon caddie du monceau qu’il contient sur le tapis et j’attends. Devant moi, une quinquagénaire a aussi vidé son panier. Enfin, une femme, la quarantaine retouchée est en train de passer. La caissière appliquée passe les produits sur son tapis magique puis affiche le total. Il s’agit d’un gros montant. Je présume qu’elle va payer par carte… Mais que nenni ! Madame a des billets, aujourd’hui et décide donc de les utiliser pour ça ! Ils sont tous bien pliés dans son minuscule porte-monnaie. Et vas-y qu’elle cherche, déplie, replie, tend environ 140 euros, puis pose les billets qui la gênent pour ouvrir la partie monnaie, tend une pièce de 2 euros et des cliquetantes puis finalement se ravise, remballe sa pièce et tend un billet de 5 euros.
Maudit billet de 5 euros… C’est lui qui a foutu le bin’s !… Et là, c’est comme si d’un coût (coup ?) on passait dans un autre espace temps. Jusque là, la belle dame retouchée savait compter, n’avait pas oublié le montant qu’elle devait et la caissière était attentive au dépliage des billets, au comptage des pièces pour arriver au montant mentionné.
M’est d’avis que cette dame retendue et repulpée de la bouche est plus attentive au paiement lorsqu’il
s’agit d’une paire de chaussures. Elle doit même avoir les boules de se débarrasser de sa liasse pour des denrées. Denrées qu'elle ne mange pas vu son épaisseur mais qui iront
remplir la panse de son mari, seule chose qu'elle doit concéder en échange du vidage de poches conséquent auquel il consent... Donnant-donnant...
Denrées pourtant fort nécessaires à l'énergie indispensable au bon fonctionnement de toute connexion neuronale. Manifestement elle devrait manger plus de sucre !
M’enfin donc cette dame qui a changé d’avis et qui au lieu d’une pièce de 2 euros avance un billet de 5 euros, fait tout foirer…
La caissière en oublie le montant déjà encaissé, elle n’a gardé en mémoire que les 140 euros tendus en
gros billets. Elle a zappé les petits, les pièces tendues puis reprises et transformées en billet de 5 euros. On se croirait chez Sébastien avec les tours de magie de
Garcimore !!!!!
Derrière ses lunettes, on sent la blonde perdue. Le rose lui monte aux joues, j’imagine le coup de chaud, la montée de transpirette qui dégouline devant son énorme trou mathématique et les
personnes qui attendent. Sûrement qu’elle remarque que l’une d’elle a deux petites qui sont bien fatiguées (susceptibles donc de se mettre à pleurer à tout instant !) et que la mère commence
doucement à se dire qu’elle aurait dû réfléchir à deux fois avant de patienter par ici ! Elle la distingue du coin de l’œil en train de bouillir, souffler, râler…
La pression monte, mais hélas, rien n’est fait pour lui redonner la mémoire du montant encaissé et du restant dû !!!
La retendue au visage figé et la coiffure en coiffé-décoiffé pas très net (loin de briller, pourtant
point de shampooing dans son cabas et qui lui a pris moins de temps à réaliser que retenir un simple montant !), qui doit aussi avoir son coup de chaud, n’est pas plus efficace que la
grognasse blonde qui lui fait face. Elle voulait juste montrer sa liasse... Quelle misère, comme si on n'avait pas vu les euros contenus dans sa bouche façon steak de cheval et son lifting raidi
! Y'en a qui ont vraiment de gros gros soucis !
Mais le boulet derrière sa caisse a déjà savamment rangé les billets dans sa caisse…
Abrutie, tu les aurais laissé dans ta main, on n’en serait pas là… Tu aurais rendu les billets puisque manifestement tu as un problème de maths et tu lui aurais demandé sa carte
bancaire !!!! Je commence à bouillir menu, menu !!!
Au lieu de ça, voilà la blonde au visage rouge qui se tape la honte en plein samedi après-midi et qui commence à recompter toute sa caisse ! Histoire de retrouver ce qu’elle a encaissé ! Et vas-y que les tas défilent, les billets de 50, les billets de 20, de 10, de 5… « Put*, si elle me fait rater mon amoureux, je lui fais bouffer ses lunettes à la binoclarde !»… Oui, la tension monte. J’ai toujours mon tas immonde d’affaires sur le tapis, il y a toujours la dame devant moi, qui est d’un calme olympien, vivement la cinquantaine que je m’apaise un peu ;o)… Mes filles qui fatiguent, c’est l’heure de la sieste depuis longtemps, purée, pour trois conneries !
Quand je vois qu’elle arrive au décompte des pièces et qu’elle risque en plus de se gourer, je renonce… Comme un Taz enragé, je re-fout tout le contenu de mon caddie dans ledit et retourne chercher une caissière un peu plus douée. Entre temps évidemment, tous les clampins ont fini de cheminer dans le magasin, ont fini leurs courses entre utile et inutile et se dirigent aussi vers les caisses, youpi !
Moralité : Si vous avez des doutes sur vos restes de calculs, s’il vous
plaît, à notre époque, ne cherchez plus à payer avec de grosses sommes en liquide ! Franchement payez par carte ! C'est sûr que c'est moins m'as-tu vu mais ça évitera bien des
soucis de calculs et de fatigue neuronale imprévue à tout le monde…
Surtout en fin de semaine, soyez compréhensifs, quoi !
;o)