Magazine Journal intime

Douter ?

Publié le 22 janvier 2009 par Lephauste

Ce qu'on voudrait avoir la clarté et la conviction qui emporte les digues de l'apathie générale. Ce qu'on voudrait que le doute ne soit pas qu'un truc, un machin qui machine à vide au milieu des mécanismes de la servitude rassurée. Enfants, la tête enfouie dans le creux de l'épaule paternelle, au plus fort du giron maternel, quand le monde, où que l'on porte son regard n'est plus qu'une pantomime enragée à nous éblouir de nos propres vacuités. J'aimerai parfois savoir comment on peut, face par exemple, à un fils de presque Dix Huit ans tenir un propos cohérent sur les joies entières que ce monde d'esclaves enrichis pourrait offrir à un jeune esprit, pourtant déjà passé de l'autre côté des petites nécessités qui font les vies heureuses ? Douter ?

Douter. mais on me rétorquera et je le fais avant que vous pensiez à me refiler des conseils de cautère sur une tête de bois, qu'il faut bien vivre, que le doute est un frein à la saine évolution de l'être, qu'il éloigne de l'essentiel, que la vie est brève et que le plaisir ne se prend pas à l'ombre des caractères ombrageux. Né dans la première moitié d'un siècle, le vingtième de l'ère supposément chrétienne, qui voulait consacrer la fin de l'histoire en régénérant la repentence (Shoa ! Shoa ! Shoa ! Shoa ! Shoa ! Tchao !) j'aurai dû oublier au fur et à mesure ce que par le trûchement de mes rafales de questions brûlantes, je cherchais à organiser en tant que vision historique. Pourquoi ? pourquoi deux massacres laissés pour compte au profit de commémorations muettes ? Pourquoi la richesse précaires de nos contrées prélevées sur la servitude "bienfaitrice" imposée férocement à des peuples qui semble-t-il, vivaient leurs propres agrègats de collectivités tout aussi absurdement organisées que les nôtres, parfois moins ? Pourquoi des populations de paysans, dont je suis issus, forcées à la migration et à l'entassement aux pieds des fabriques ? pourquoi la déportation de millions de bras sans âmes ni têtes ? Pourquoi tant de révolutions qui n'aboutissent qu'à la saine béatification d'élites dont notre quotidien, nous le savons, se passe fort bien ? Pourquoi tant de ces fables meurtrières : Je fais don de ma personne à la France ! Merde ! Ce lâche dont il suffit de lire les états de service durant le conflit de 14/18 pour se rendre compte que seul des individus de cette espèce gouvernent, avec le blanc seing de la divine providence, des populations le visage enfouis dans le giron paternel. Offusquez vous si il vous sied mais il y a du colifichet aussi dans l'affirmation d'une homosexualité épanouie. On a les minorités brimées qu'on mérite : Madame la ministresse, pensez vous qu'il faille garantir à nos chères tapettes l'indemnisation du congé post-natal ? Et bien écoutez ! Ce douloureux souci fait partie des priorités que le Présidnet et moi nous nous sommes fixées et ...

Pourquoi tant de carnavals qui ne consacrent que l'hébétude de qui les regarde passer et qui constate à chaque fois le côté fasciste de la démonstration ? Pourquoi l'assemblée nationale et ce qui s'y passe n'attire pas plus l'attention que les nombreuses manifestations veules et tant colorées ? pourquoi si abattus nous continuons à célébrer l'épicurisme sous la houlette des mercantis de l'ère para-militaire ? Pourquoi ça sent le soufre à chaque fois qu'un membre du "personnel politique" se toque de penser pour notre bien, à notre place ? Y a-t-il quelqu'un d'autre dans votre crâne quand le matin vous vous penchez pour lacer vos souliers (euh pardon, vos Nike's TM !)

Vous avez des réponses, moi aussi ! J'ai tout comme vous observé la façon dont on fait travailler les bêtes, qui pourtant ne sont pas faites pour servir leurs inférieurs en raison, l'homme ! Mais puis-je décement regarder mon fils en face, les yeux dans les yeux, ses grands yeux d'ocre sombre et lui dire :

- Tu vois fils, c'est simple, il faut ... profiter ! Tu profites, tu profites, tu profites et pour le reste tu laisses tomber !

Ah ça y est je sais ! Il aurait fallu en faire une bonne dizaine, un peu comme lui et des deux sexes et à l'âge de raison leur dire :

- Bon vous imaginez bien que votre mère et moi on ne vous a pas fichu dans ce merdier pour que vous l'engraissiez de vos rêves généreux.

Faire un genre d'humain, en quelque sorte. Au lieu de ça, comme nombre, c'est en prototype que je le lance sur le marché des dupes. Et puis démiurge, c'est encore un machin, un bidule à mâcher la chair à patée.


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