Magazine Humeur

Mercredi 21 janvier 2009

Publié le 22 janvier 2009 par Didier T.
Photo Diane Arbus
Jour de pluie, jour de mélancolie, hier, j’avais rendez-vous dans le 15ème arrondissement. En sortant du building, je me suis dit que j’allais filer jusque dans le 16 ème, histoire de regarder bien dans les yeux mon monument parisien préféré. La tour immense avait la tête dans les nuages, mais vraiment, elle était belle. Tout ces gris, ça m’a tourné la tête, je suis entrée chez Franck & Fils, et j’ai acheté un de mes objets convoités de la saison, la bague. Histoire d’être raccord avec mon humeur (et parce que c’était l’unique exemplaire qu’il restait), je l’ai pris en gris argenté foncé. Elle me serre un peu le doigt, me le rend bleu pour dire vrai, mais j’ai vraiment fait une bonne affaire financière.
J’ai également repris les achats compulsifs. En 2009, ce sera donc les vernis à ongles, couleur must have, caramel. Je suis dans les marques de distributeurs, crise oblige, n°117 de Monoprix ou n° L07 de Séphora. Je ne sais pas quand tout ce cirque va s’arrêter, probablement pas en 2009.
Aussi, je ne réponds qu’avec parcimonie au téléphone. Cet appareil me fatigue de plus en plus. Personne n’a jamais rien à y dire. J’envisage de me désabonner du téléphone portable. Vivre sans portable, c’est certainement possible, non ? Tout ça ce sont des addictions stupides créées de toute pièce par une société consumériste. Je trouve les gens lamentables de se promener dans la rue avec de la mousse noire dans les oreilles en parlant au vent. Il paraît que ces « kits piétons » permettent d’éviter les ondes dont on a pas encore prouvé ni la dangerosité ni l’innocence. De toute façon, pourquoi prendre tant de précautions puis que nous ne sommes pas immortels.
Si j’aimais vomir, je ne me gênerais pas pour boire plus que de raison, si j’aimais avoir le goût du tabac froid sur la langue, je fumerais comme un pompier voire plus, je fumerais des cigarettes à la menthe bien nocives. Mais voilà, mon corps exige un minimum de respect, sinon il se cabre et me conduit à l’hôpital ; il aime particulièrement les maladies qui exigent de la chirurgie ou du laser. Or je déteste les médecins au plus haut point.
Je crois que ma dernière visite chez le généraliste remonte à 2002, une très mauvaise rhinite. Le gynécologue, que mes copines appellent par son petit nom, ne m’a jamais vue de sa vie. Ecarter les jambes, sur un fauteuil qui ressemble à un truc pour adeptes du SM, franchement, non merci. Pour parfaire le tableau, le gynéco a une blouse, et dans ses tiroirs y’a peut-être des fouets. Bref. Mon généraliste, quand j’y allais encore de temps en temps, m’a longuement parlé des frottis, des bidules et des trucs, des risques et des machins. Il s’est proposé de me faire lui-même le frottis ; j’ai refusé net. Il a eu la gentillesse de ne pas insister. En même temps, faut dire, il ne m’a jamais revue. Donc, j’ai peut-être un cancer des ovaires. Avant de mourir, dans le sang noir de mes ovaires, j’aurais au moins vu, une dernière fois, la tour Eiffel. C’est déjà ça.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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