Dans l'affaire du journaliste de Libération traité comme un criminel par la justice française pour une simple affaire de diffamation, il était tout à fait prévisible que Sarkozy ponderait un communiqué pour marquer sa préoccupation et son empathie avec la victime, tandis que les Ministères de la Justice et de l'Intérieur resteraient droits dans leur botte sur le mode du "toutes les procédures ont été respectées."
En effet, ce n'est pas la première fois que Sarkozy procède de la sorte. Déjà en tant que Ministre de l'Intérieur il signait textes répressifs sur textes répressifs mais n'hésitait pas à montrer sa mansuétude sur des cas individuels. En 2006, à des opposants qui lui citaient des cas concrets d'étrangers répondant à tous les critères objectifs de régularisation mais non régularisés pour des sombres histoires de quotas, Sarkozy répondait, face caméras, qu'il serait prêt à étudier le dossier du quidam en question dès l'émission terminée et qu'il ferait tout son possible pour aider à améliorer la situation de cette pov' dame, etc. etc.
Etonnant que Joffrin se laisse encore prendre à cette tactique sarkozyste qui consiste à organiser en profondeur, systématiquement, non seulement par des textes de lois, des décrets, des circulaires mais aussi par un travail de sape de longue haleine (dénigrements, calomnies, manipulations, déformations) un régime de plus en plus sécuritaire et répressif, attentatoire aux libertés collectives et individuelles,
tandis que, pour la galerie et en surface, notre petit Empereur peut se permettre d'étaler sa mansuétude et sa clémence au son des mélodies de Carlita, son alibi gauche bobo préféré.
Le hic est que la répression est bien réelle et collective tandis que l'ouverture est soit fictive, soit réservée à quelques situations individuelles certes médiatisées mais sans effet sur la politique appliquée effectivement à la très grande majorité de la population.
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