Sommes-nous déjà dans un Etat policier ?

Publié le 30 novembre 2008 par Ferrailleur


" La révolution française n'est pas terminée" écrivait Vincent Peillon. A voir la politique du pouvoir actuel, on se dit qu'il va même bientôt falloir la recommencer de zéro.

Sur la questions des libertés publiques par exemple, Sarkozy est le premier chef de l'Etat depuis de Gaulle à avoir utilisé le qualificatif d'outrage au chef de l'Etat. Un quidam a même été récemment condamné en justice pour avoir insulté Bernard Kouchner, insulte que celui-ci n'avait même pas entendu. C'est un policier de l'escorte qui a lancé la procédure !

Sur la question des libertés individuelles, la situation apparaît comme encore plus dramatique car finalement peu médiatisée. A part l'affaire Outreau et l'hallucinante récente affaire de cet ancien directeur de Libération menoté, outragé, humilié pour une simple affaire de plainte en diffamation contre son journal, on n'en parle guère.

Pourtant, les témoignages abondent. Le comportement des policiers fut la principale raison à l'origine des émeutes de novembre 2005. Dans l'affaire de Villiers le Bel non plus, bien des suspicions subsistent contre les témoignages policiers. Et toutes ces affaires incroyables dont nous saurons jamais rien et dont nous pouvons être nous-mêmes les victimes sans avoir strictement rien à nous reprocher: ici, un exemple édifiant (rapporté par un témoin enseignant, auditeur de France Inter) de descente commando de police (chiens et fouilles au corps inclus !) dans des classes de BTS... Autre exemple ici à Lyon où les policiers se prendraient de plus en plus pour des cow-boys.

Et puis qu'est-ce que c'est que cette multiplication d'arrestations organisées comme des opérations commando, comme on l'a vu récemment contre des alter-mondialistes du fin fond de la Corrèze accusés de sabotage, de terrorisme en bande organisée : que reste-t-il deux semaines plus tard de tout cette orchestration médiatique opérée par le pouvoir ? Qu'a-t-on de concret à leur reprocher finalement ?

Si on voulait nous rappeler sans cesse que la victoire de la majorité actuelle a été assurée par un transfert massif en provenance d'électeurs du Front National, on ne s'y prendrait pas autrement.