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Mort aux pauvres !

Publié le 28 novembre 2008 par Ferrailleur

Mort aux pauvres !

Le sarkozysme est triste. Le sarkozysme est aigri. Le sarkozysme, c'est le ressentiment permanent.

Déjà un spécialiste du comportement gestuel des politiques (cf. l'intéressant documentaire belge: "Coupez le son" consacré à ces sujets) avait remarqué combien chez Sarkozy, quand il s'exprime, les expressions de contrariété, de colère et de tristesse sont dominantes.

Des correspondants de la presse étrangère couvrant la Campagne présidentielle 2007 avaient aussi remarqué combien les meetings de Sarkozy respiraient cette pesanteur, cette aigreur. Ils en avaient même prédit une défaite probable: lourde erreur sur les dispositions mentales de la population française.

Le sarkozysme est un régime de la stigmatisation permanente. La plupart du temps, Sarkozy montre du doigt: tantôt les juges, tantôt les banquiers, tantôt les jeunes des banlieues... en fonction de ce qui l'arrange.

Cette stigmatisation fait écho à une tendance déja présente chez les Français: celle de se retourner contre leurs voisins, leurs collègues, leurs semblables, ou contre plus pauvres qu'eux, ou contre certaines "élites" aussi (les intellectuels, les haut-fonctionnaires).--- voir à ce sujet, l'excellent billet de ce jour d'Omelette16Oeufs.

Tout à fait symptomatique de cet état d'esprit, la façon dont Sarkozy est passé de grandes envolées à l'hiver 2007 où il s'engageait à mettre fin au phénomène des SDF d'ici "deux ans", au discours actuel coercitif et menaçant où faute de pouvoir résorber le scandale des sans-logis, on brandit des menaces d'hébergements obligatoires (sans tenir aucunement compte de la réalité des situations, de l'état déplorable de certains centres ou de leur caractère excentré).

Faible avec les forts. Fort avec les faibles. Sarkozy ne tape pas du poing sur la table pour contraindre les communes récalcitrantes à appliquer la loi SRU ou pour relancer les requisitions légales de logements, opérées par l'Etat.

Non.

Il préfère ne voir que les symptômes des crises, que la surface des choses sans en rechercher les causes profondes et, par là même, continuer à aiguiser les méfiances et les divisions internes aux Français.


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