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La tentation des amalgames (bis)

Publié le 23 janvier 2009 par Fbaillot

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Quiconque aura jeté un œil, fût-il négligent, sur les 129 pages qui compose aujourd’hui ce blog conviendra qu’on ne peut me suspecter d’une quelconque dévotion à ce prince du bling-bling qu’est Arthur. Il y a quelques années, une radio FM dont je ne suis pas un auditeur faisait sa pub en titrant “Arthur, l’animateur le plus con de la radio”, et je ne suis pas loin de partager ce compliment.

Mais j’ai été frappé par ce qui est arrivé ces derniers jours à ce saltimbanque. A Privas, en Ardèche, et au théâtre Sébastopol à Lille, des manifestants, peut-être de bonne foi, ont pensé soutenir le peuple palestinien en perturbant son spectacle. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les manifestants, parmi lesquels peut-être se trouvaient quelques-uns de nos enfants, devraient lire ou relire les propos de Stéphane Hessel dont je me faisais l’écho l’autre jour.

Arthur a contre lui que ses parents étaient des juifs sépharades marocains, et qu’il a à plusieurs reprise eu maille à partir avec le sinistre Dieudonné. En mai 2007, il a été condamné à 4000 euros pour avoir qualifié celui-ci de “dernière des pourritures”, dont “même le Front national ne veut pas”. A voir.

Auparavant, en 2006, Arthur avait lui-même obtenu la condamnation à 3000 euros d’amende pour incitation à la haine raciale sur les propos de son “ami”, qui accusait Arthur de financer l’armée israélienne “qui n’hésite pas à tuer des enfants palestiniens”.

Tout ceci est particulièrement glauque. Je me contenterai de redire que nous devons être particulièrement vigilants contre toute tentative d’amalgame.

Je défends la liberté d’expression, y compris celle d’Arthur, que je condamnerai par ailleurs sans hésiter lorsqu’il participe à la sottise ambiante.

Mais ne confondons pas les ennemis. On peut dénier aux soldats israéliens le droit de tuer des innocents sans assimiler chaque Juif de France à un assassin. On peut mettre en doute le droit de l’état hébreu à parquer un peuple dans des territoires sans statut, sans liberté, et défendre le principe de la laïcité qui fait que chaque homme a le droit de pratiquer sa religion, ses croyances, dont la République est le rempart.


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