A ma droite, une députation qui trouve assez pratique de ne pas trop penser par elle même, élue par des consommateurs avertis de la possibilité qu'on leur offre de se partager la carcasse de la République. Ils ne l'aiment pas la république, pensez ! Elle a par le passé fait passer leurs bons maîtres par la lunette du barbier en chef, Sanson ? Ils ne l'aime pas cette société où tous leurs efforts pour paraître ce qu'ils ne sont pas, de bons gros bourgeois, toujours entre deux avions, comme à la télé d'état (toutes chaînes confondues puisque l'état c'est lui, un petit boutiquier qui s'est fait tout seul ... nous sommes ici par la force des talonnettes et nous n'en sortirons que par la volonté de l'usure !). Ils ont accueillis l'armée allemande en 1940, ils ont accueillis les versaillais en 1871, ils ont érigé l'industrie en mère acariâtre de la Nation, ils ont portés Bonaparte au pouvoir, ils ont restauré des monarchies sur la dépouille de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, ils ont résisté quand la courbe de croissance abandonnait leur camp de collabos passifs ils trouvent rétrograde que nous ayons choisis de ne pas validé la constitution européenne. pour eux nous ne sommes rien. Ils ont fait élire Pompidou, banquier, ils ont porté au pouvoir tous les écrans de fumées, derrière lesquels ils rêvaient de s'enrichir sans réfléchir. Même leurs propres enfants ne sont que de l'art décoratif dont ils ornent leurs spéculations immobilières, leurs loft's, leurs petits pavillons de banlieue. Ils veulent à présent que l'on se taise au nom d'une majorité relative concédée par les mass médias à leur Che en culotte courte, lors du dernier avatar électif (Allez voir sur le site du ministère de l'intérieur, les chiffres exacts des résultats de l'élection présidentielle y sont ! Un peu plus de dix huit millions de votes favorables au présidnet, sur un total de quarante trois millions d'inscrits sur les listes électorales. Quelle majorité ? Quelle légitimité ? Et où sont représentés ceux et celles que depuis Bugeaud, Lyautey et j'en passe, nous faisons venir par bateaux entiers pour alimenter les mécanismes d'enrichissement de leurs avoirs ?). Ils sont en politique, la pire frange de citoyens qui soit, celle qui ne fait pas de politique mais qui pense que ... éventuellement ... si on et je dis bien si ... reconduisait à la frontière 25 ou 30 000 monzamis ... Peut-être ...
Ils sont ceux par qui la République passera insensiblement à l'état létal. Il suffit pour cela de ne pas montrer dans les médias, ceux et celles qui depuis longtemps dorment dans les douves du château, se nourrissant des épluchures et finissent aux bons soins du psychiatre et du maton. Ils aprécient les analyses au travers desquelles on leur montre que la judiciarisation de la misère, la médicalisation du désespoir sont un remède utile puisqu'il est vieux comme les sociétés humaines (Michel Foucault dit cela bien plus intelligemment que je ne saurai le faire ! "Surveiller/Punir"). Ils possèdent assez de vocabulaire, enseigné par les "fonctionnaires" de l'éducation nationale, pour vous tenir des discours où le sujet, le verbe et le complément sont bien à leurs places respectives, alignés comme à la parade, exemple : Moi (important le Moi depuis les années 80 !) je (le Je ? Obligatoire pour affirmer son indépendance d'esprit.) ne fais pas de la politique ("Ne pas faire de la politique", formule magique par laquelle ils vous prient, sur le mode de l'ennui profond que vous leur inspirez, d'abréger la discussion et que de vos convictions ils s'en branlent ... Le match va commencer !). Qu'ils ne s'en mèlent pas de politiques, rien de bien grave mais alors qu'ils rendent leur carte d'électeur ! Et les dividendes du porte-feuilles d'action sur lequel ils comptent pour s'offrir, l'heure de leur juste retraite venue, des plaisirs simples tout droit pillés sur l'échine de l'improbable avenir de leurs rejetons ! Ils sont la réaction ! Avec ce petit plus de la totale inversion de sens que la langue subit, jour après jour.
bonne fille, la langue. La mienne est tortue comme un bâton de pélerin. Au moins ne se fait-elle pas masser dans des salons du "bien-être" avant que d'arpenter les mares de sang et de larmes où ils veulent bien que nous croupissions, minoritaires toujours ! Reçus parfois, le regard baissé ! Entendus jamais !
A ma gauche ! Oui oui, là où votre main gauche se crispe, parfois se referme sur les articulations blanchies et cède, le plus souvent, tétanisée par les esthéticiennes des forces de l'ordre. A ma gauche, depuis deux jours, une poignée d'éléphants qui ont retrouvé, par hasard, sous une frite, ce truc un peu vieillot, ce risque de passer pour un cinglé, un terroriste, un délinquant. La colère ! Et les voici qui montent au créneau et fleurissent l'hémicycle des couleurs du sang versé pour que ce lieu résonnent enfin de ce que nous leur hurlons jusqu'à la bile : Rendez nous notre bien commun ou disparaissez !
mais ce sont les même ! Me direz vous. Oui, ce sont exactement les même qui nous ont fait aimer et élire l'exécuteur en chef de l'idée même du socialisme. François Mittérand. Mais dans le même temps que nous leur disons, à l'instar de l'ouvrier d'une caricature de monsieur Steinlein : "Celle-là bourgeois tu ne l'auras pas !", nous sommes à même de leur signifier que "élus du peuple" n'a plus le sens sur lequel ils dorment en rond sous les ors des palais aux murs si épais qu'ils couvrent jusqu'à leur entendement de la modeste servitude dans laquelle nous les plaçons quand ils ceignent l'écharpe par nous déléguée.
Le 29 Janvier, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente, que votre femme se soit taillée avec un trader, que votre amant décide de fuir avec votre mari, que le petit fasse une fièvre d'absentéïsme oedipien, que c'est le jour d'aller faire vacciner toutoune et Chagatto ... quelle que soit nos bonnes raisons c'est dans la rue que l'assemblée du peuple souverain se réunit. Je suis naïf ? Oui ! Et j'enmerrrrrdrrre les initiés !
Rien sur les syndicats, lephauste ? quels syndicats ?
Nota Bene : Et pis pour les parisiens de partoute, le Samedi 25 Janvier à la librairie (sans obligation d'achat !) le "Vent se lève", 181 avenue Jean Jaurès, métropolitain OurQ ourq Porte de Pantin, il se passe un petit galop d'essai. A partir de 18 heures (dernière occasion de se débarasser de ses dix-huit francs !) lecture, énerveries et autres joyeusetés auxquelles l'on vous prie, bons citoyens de tous âges et de toutes nationalités de venir vous y mêler !