Trop tard
Publié le 22 janvier 2009 par Nathalie Seguenot
Et si le temps s’étirait, comme les nuages, jusqu’à ne plus exister ? Que ferions-nous ? Comme le lapin d’Alice, nous serions toujours en retard. Pas le temps de ci, pas le temps de ça. Pas le temps, plus de temps ! Il serait déjà trop tard.
Plus le temps de cuisiner la crème au chocolat de ses enfants.
Plus le temps de lire le dernier chapitre.
Plus le temps d’écouter ce morceau de musique tant aimé.
Plus le temps de dire au revoir à son amie de toujours.
Plus le temps d’embrasser son Amour sur le bout des lèvres.
Plus le temps de rêver.
Plus le temps de mourir.
Un coup de baguette magique et ce temps, si précieux et si oublié, s’arrête. Figé. Scellé. Fané. Nous courons. En tous sens. Toute direction. Sans dessus ni dessous. La course folle prend rage et notre vie défile. Toute allure et déjà on dérape un peu. Un pied de travers, un accident de parcours et le temps nous parait si petit désormais.
Alors on s’en veut. On remords et regrets. On s’ennuie de ce temps laissé derrière nous sans trace aucune. Il est passé si vite, que faire ? On ne s’est pas retourné. On n’a pas vu pas pris. Pas prévu. Pas pensé. Pas vécu.
Prendre le temps de sourire.
De penser à soi.
De penser à lui, elle, eux.
De courir dans les champs.
De se promener dans les bois.
De jouir d’un coucher de soleil, d’un lever de brume, d’une pluie qui miroite.
De chanter, lire, jouer.
De compter les nuages.
De parler de tout de rien.
De carpe diem.
De manger un carré de chocolat avec une pointe de gourmandise.
De se lover contre Lui et lui dire Je t’aime.