Claude Tenot – AlizéeQuand sur d’autres rives, aux sons des orgues se re-chantent des airs de « trop de liberté sexuelle tue l'amour et que la morale a du bon »(Jean-Claude Guillebaud)et semblent si bien convenir à ces temps de repli massif surtout par ici. Alors déjà un constat, malgré certaines apparences, l’amour, la sensualité se fait une denrée rare, ou bien se fane par trop de négligence ou d’oublie pour annoncer un commencement d’errance dans le désert du manque. Quand tout un chacun croyant ne faire que se tenir droit dans ses souliers en se drapant du voile de la pudeur, cela ne fait que voiler un ressentiment couvant sous une brûlante impatiente, honteusement annihilée et non rassasiée, inapaisée envie. Quand «nos sociétés si agressivement érotisées sont en réalité tenaillées par la hantise du non-désir.»(Michel Houellebecq), devant l’indomptable ressac du temps, et le retour de sombres traditions avec ses faux abstinents mal convaincus. Alors il m’est plus que nécessaire de poser le regard ailleurs, sortir mes mains de mes poches pour faire l’éloge du désir, du corps et de l’amour de la vie. Il est temps de faire quelques pas francs dans l’univers de l’érotisme.