Ceux qui me lisent le savent, je fais partie des ignorants qui ont la faiblesse
de penser que si nous pouvions nous passer des inepties prophétiques déversées
à la surface de cette planète par les sommités religieuses officiellement
reconnues, ce monde ne s’en porterait que mieux.
Voilà un jugement à l’emporte-pièce qui fera probablement hurler les doux
rêveurs qui continuent de voir le salut de l’âme dans le respect de saintes
proses millénaires écrites par on ne sait qui, véhiculées par je ne sais quels
prophètes ou messies, eux-mêmes authentifiés par on ne sait quels
illuminés…
Tant pis pour eux, j’assume.
Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur les implications internationales d’un
Islam galopant et dominateur ou celles implacables d’un judaïsme béat et
dogmatique au nom desquels on s’autorise tout et n’importe quoi, voire souvent
le pire. L’actualité aux quatre coins du globe s’en charge
quotidiennement.
De cette radicalisation religieuse qui semble grignoter petit à petit nos
sociétés modernes, il eut été miraculeux que le christianisme ne revienne pas y
gouter.
Avec Joseph Ratzinger à sa tête, il semble que le retard pris
dans cette course au fondamentalisme soit en passe d’être comblé.
Comme si cette église ne s’était pas complètement rassasiée de ses outrances du
passé, la voilà à nouveau sur le chemin de l’évangélisme pur et dur sensé lui
faire regagner les parts de marché spirituel qu’elle avait abandonnées à ses
concurrentes en pondérant ses pratiques.
Que les bigots traditionalistes se rassurent, avec Benoit,
c’est pas la même mayonnaise.
Ça va chier dans les paroisses ! Fini la rigolade !...
Jean Paul a fermé son pébroque et a été prié d’embarquer dans
sa musette le peu de velléité progressiste qu’il avait eu la désinvolture
d’accorder à ses ouailles. Le temps du resserrage de boulon est venu pour
remettre le fidèle en ordre de marche vers les fondamentaux.
On passera sur les positionnements radicaux du St Père sur
l’homosexualité, la contraception, la fécondation in-vitro ou l’avortement pour
lesquels il est exclu d’espérer une quelconque réflexion débarrassée de ses
relents moyenâgeux. Sur ces sujets, on est tellement dans l’indécrottable qu’un
changement de posture même minimaliste serait interprété par le reste du
directoire comme les prémices d’une dégradation de sa santé mentale.
On ne s’attardera pas non-plus sur ses aspirations à un retour au catéchisme et
aux messes traditionnelles du "cul tourné" en latin, autant d’âneries
"conservatistes" à classer dans le même registre que les bourrages de crâne
auxquels se livrent, avec le succès que l’on sait, les deux autres religions
monothéistes pour renforcer l’abrutissement généralisé.
On se contentera juste de pointer
la délicate attention de "l’Emmitré" envers quelques évêques partiellement
lobotomisés que son prédécesseur avait eu la bonne idée de foutre au placard à
balais. On nous ressortira vraisemblablement que le pardon divin doit
s’accorder à tous et que l’église se doit de ramener tous ses moutons dans la
bergerie, même les plus cons d’entre eux.
En vertu de ce merveilleux principe, il n’est donc pas choquant que certains de
ceux-là aient le cerveau suffisamment poreux pour réduire les chambres à gaz
nazies à l’état de fantasme névrotique ou pour faire de Paul
Touvier un poète humaniste incompris…
Quelle importance... Seule compte la réconciliation dans la foi.
Que les abbés pédophiles se serrent les coudes, le pardon papal et la
réhabilitation leur tendent les bras. C’est juste une question de temps.
D’ailleurs on se demande bien qui oserait s’opposer officiellement à la toute
puissance décisionnaire du "Panzerkardinal".
Joseph, c’est pas Dieudonné. Celui qui voudra
l’assoir sur un pieu et le jeter à la vindicte populaire devra trouver autre
chose comme argumentaire que celui de la provocation à deux balles.
En tous cas, chez nous, ce ne seront pas les voix officielles qui nous
assourdiront de leurs protestations. J’ai du mal à imaginer une condamnation de
cette grâce vaticane dans un pays ou le président passe à l’état liquide dès
qu’il s’approche à moins de 100 mètres d’une mitre posée sur une soutane.
Mais là n’est pas le sujet. Quoi que…
Longue vie à ce pape donc, qui, à n’en pas douter, va nous ré instaurer
quelques bons vieux principes rigoristes que les âmes égarées avaient
fuit.
Imams et rabbins n’auront qu’à bien se tenir. Car cette fois, en face, y’a du
lourd.
Il leur faudra rivaliser d’imagination dans la course à la fanatisassions des
foules.
Tenir la concurrence avec un type prêt à exorciser d’une main un
romancier pour avoir écrit le Da Vinci code, en disculpant de l’autre une
poignée de crétins négationnistes ensoutanés, nécessitera une bonne dose
d’abnégation dans la surenchère à la connerie.