Barack Obama a levé hier les restrictions aux subventions publiques en faveur des associations qui militent pour l'avortement à l'étranger. Ce dispositif était surnommé "règle de Mexico" parce qu'il avait été présenté lors d'une conférence des Nations unies organisée en 1984 dans la capitale mexicaine. Il était l'une pièce maîtresse de la politique sociale de l'administration républicaine de Ronald Reagan. L'ex-président démocrate Bill Clinton avait abrogé la règle en prenant ses fonctions en janvier 1993, puis son successeur George Bush l'avait rétablie en janvier 2001.
Signe du caractère sensible d'une telle décision, prise trois jours seulement après son investiture, M. Obama a signé le décret hors présence de la presse. M. Obama a annoncé l'ouverture dans les prochaines semaines d'une concertation avec toutes les parties concernées pour réduire le nombre des grossesses non-désirées et répondre au mieux aux besoins des femmes et des familles à travers le monde. Des militants pro-vie ont manifesté vendredi devant les grilles de la Maison Blanche en réaction à la décision du nouveau président. A Rome, l'archevêque Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie du Vatican, a réagit : c'est
"l'arrogance de qui se croit dans le juste, en signant un décret qui est en fait une ouverture supplémentaire à l'avortement et donc à la destruction d'êtres humains".