Magazine Journal intime

Plus que la peau sur l'Euro

Publié le 26 janvier 2009 par Lephauste

Sentez vous comme ce qui vient est en fait là depuis belle ? Sentez vous ce vide que vous n'arrivez plus à combler même en achetant par-ci par-là les petites saletés clignotantes que vous finirez par déposer sur le trottoir, à la nuit faite parce que au bout du compte, ça n'est pas ce dont vous rêviez et puis que ça ne marche pas. Même quand vous vous acharnez sur l'interrupteur, les machines de votre esclavage vous laissent tomber. Ces déposes honteuses, une fois par mois, on les nomme les "encombrants", les "monstres". Ils font le bonheur fugace de ceux qui leur fouaillent l'emballage en espérant tout comme vous rapporter à la maison ce quelque chose dont on vous dit ... Cette sorte de caresse dont plus personne ne connaît la tendresse vivifiante. Vous caressez le clavier de votre ordinateur en rêvant à la chaleur rassurante de vos semblables. Mais de semblables vous n'en avez plus. A quoi rêviez-vous ? De qui étiez-vous le rêve ? Quand était-ce donc la dernière fois où assis au milieu de rien vous contempliez le ciel, tenant au creux de votre main, par exemple la joue d'un être aimé. Un être, ça ne clignote pas ? C'est sans doute la raison pour laquelle vous vous êtes offert ces milliers d'amis au travers du monde, ce monde qui était si vaste, vous vous souvenez ? Non ! Se souvenir fait horriblement souffrir. Vos amis clignotent et parfois quand le courant ne passe plus, vos amis s'éteignent, comme tout ce qui chez vous, vous domestique.

Dans le quart Sud-Ouest de la France les congélateurs puent la viande crevée, dans les prisons des quatre quarts de la France la justice sent la viande crevée, dans le tiers-monde le tiers-état sent la viande crevée, dans le quart-monde... Est-ce assez ? Non plus, non ça n'est pas assez. Il nous faut encore voir disparaitre l'Europe dans des camps. Des camps sufisament éloignés des centres commerciaux pour qu'après ... Mais après quoi ? Vous puissiez dire :

- Oui bien sûr on voyait bien les colonnes de fumée grasse mais...

Sentez vous, quand tout s'arrête de clignoter ce silence de mort qui précède les héroïques pages de l'histoire du monde découpé en parts. Vous a-t-on fait savoir que vous ne seriez invités au carnage qu'en tant que vous tentez frénétiquement de ne pas vous éteindre, comme ces machines qui vous tiennent tête et dont vous êtes la fidèle pitance.

Pourquoi donc parler de l'Euro ? Rien à voir avec le don de double-vue, je suis comme vous, je regarde ailleurs. Pourtant l'Euro c'est finit, c'est déjà finit et après ... Mais après quoi ?  


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