La grève est une fois de plus d'actualité provoquant des réactions tumultueuses aussi virulentes que passives.Elle nous rend anémique et plein d'empathie pour la vie de la sardine en boite dont on réalise soudain la promiscuité mal odorante et inconfortable; merci à la SNCF de nous rapprocher ainsi de l'écaille et de nous rappeler au passage notre condition de menu fretin dépendant de son bon vouloir à l'hégémonie aussi insupportable qu'insurmontable.
Ses fonctionnaires créent ainsi une certaine vindicte populaire voire une colère que jalousent d'ailleurs les employés d'EDF, d'Orange qui ne disposent pas finalement du même droit de grève.
C'est injuste et ça met en rogne, ça donnerait presque envie de les taper mais une grève de contestation surgirait alors entraînant à nouveau la colère des usagers dont l'un déraperait physiquement et rebelote...
Tentons de les comprendre un peu pour voir.
L'Etat veut les faire travailler plus ce qui prête à sourire quant aux rumeurs sur la fonction publique; d'un autre côté, le nombre de cheminots corses est relativement réduit ce qui rend effectivement la chose possible.
Ils s'opposeraient à cette mesure pour des raisons de sécurité du trafic, avançant l'équation selon laquelle l'augmentation du temps de travail serait inversement proportionnelle à la vigilance.
Ce qui n'est pas faux, il faut bien le dire.
Le problème se résume donc à la question suivante:
souhaitons-nous des conducteurs de train moins éveillés, somnolents, hagards pour augmenter la compétitivité de la SNCFou encore pour asseoir notre vengeance à l'encontre des feignasses ?
C'est peut-être également un moyen de lutter contre la surpopulation, qui sait ?