Dans Minute, Joël Prieur indique les raisons qui ont poussé Benoît XVI à lever, de façon unilatérale, l'excommunication des évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Voici la troisième raison, et non la moindre :
"Enfin, et c’est son troisième mobile, ambitieuse est sa politique oecuménique avec les orthodoxes, qui (ils ne s’en sont jamais cachés) suivent de très près la manière dont [Benoît XVI] entend régler en interne la question liturgique et le sort de ceux qui se sont attachés à la tradition liturgique au sein de l’Eglise catholique. L’avance importante que vient d’obtenir le patriarche Cyrille de Smolensk face à ses compétiteurs pour la succession du patriarche Alexis, à Moscou, laisse entrevoir l’enjeu colossal que peut avoir, sur des bases saines et donc sainement traditionnelles, un dialogue de l’Eglise romaine avec l’Eglise russe pour l’unité des chrétiens. Il est de notoriété publique que Cyrille, s’il est élu, fera tout pour seconder les efforts de Benoît XVI. Sur cet arrière-fond de géopolitique religieuse, l’initiative du pape face aux traditionalistes trouve sans doute sa plus grande dimension: celle d’un véritable laboratoire de l’unité catholique, à l’usage de ceux qui souhaitent promouvoir, dans un monde de plus en plus matérialisé, l’union sans préjugés et sans tricherie des disciples du Christ."
Benoît XVI avait rencontré le métropolite Cyrille de Smolensk le 7 décembre 2007, au cours d'une visite très positive de ce dernier à Rome.