« En désir | Page d'accueil
27/01/2009
Le fil de la plume
Une femme afghane veille son mari, dans le coma après un accident stupide. La répétition des gestes clôt une nouvelle réalité de soins, de silence, d'attente.
Mais l'attente de quoi ?
Ariq Rahimi écrit un court roman d'une densité troublante, dans lequel les murs d'un mariage en zone de guerrilla tiennent par la force d'une volonté et l'abandon face à ce qui nous dépasse. Comme un chant, le texte change de rythme, saute, revient, décrit et détaille, prononce ou, le plus souvent, tait : nos projections prennent place, jusqu'à ce rendre compte qu'il n'y a rien à projeter, vraiment rien à juger. Accueillir seulement la parole, de ruisseau à tempête, d'une femme à la lucidité de lame.
Dans un paysage de roches, l'eau chante, grossit et se fraie un chemin, vers ?
Magnifique roman.
11:10 Publié dans Voir, entendre, ressentir | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note | Tags : syngué sabour, ariq rahimi, goncourt