"Il me parait indécent de faire grève en temps de crise !" je ne sais plus de qui est cette petite phrase, un petit ministre peut-être ? Un de ces petits quelque chose qui depuis longtemps nous font vivre dans l'étroit couloir de la survie en nous assurant qu'ils font de leur mieux pour que nous n'y voyons que du feu. Du feu ? C'est tout à fait réussit. Ils ont tout incendié, réduit en cendres ce par quoi nos espoirs bêlant vivaient. Plus d'espoir donc ! Ouf ! Passons donc à l'action, à l'action désordonnée si il le faut mais à une action digne de la souveraineté des peuples à disposer d'eux-même. Nous nous levons sporadiquement pour des causes boutiquières : la défense de ceci, la colère contre cela. Laissons passer les drapeaux, laissons défiler les troupes encadrées, encartées, les syndicats qui depuis vingt ans négocient leur place à la table des négociations. Et puis nous qui avons choisit de n'appartenir à aucune centrale, à aucun de ces syndicats du crime passif, marchons, mâchons la rue jusqu'à ce que par elle nous invalidions les scrutins falsifiés, les lois ignominieuses, la surveillance massive. Jusquà ce qu'elle nous rende la sève de nos cris de colère. Jusqu'à ce que la colère déborde des caniveaux et qu'ils soient obligés, ces petites personnes, de la déclarer catastrophe naturelle.
Car la colère est une catastrophe quand nous la déclenchons, impuissants contre ceux que nous aimons et que nous méprisons ceux qui nous regarde avec tendresse. Car la colère est naturelle à ceux qui n'endurent plus que l'on traite leurs semblables en "untermensch", je le rappelle il y a des camps en Europe, d'où qu'ils viennent, où qu'ils soient nés et quelque soit la misère qui les poussent à croire que là où brillent les artifices il y a du pain pour leurs enfants. Nous ne sommes de toutes les façons déjà plus rien, il n'y a plus de chaloupes où nous puissions prendre place, à la condition d'avoir été dociles. Il n'y a malgré les illusions tenaces plus rien derrière les guichets de la banque, pas plus qu'il n'y a dans les assemblées élues d'élus dont le but est de respecter leur mandat. Retirons à ces jean-foutre et le perchoir et les clés des hémicycles où ils se livrent quand la télévision d'état allume ses caméras, à des combats d'insultes où nous ne reconnaissons pas les bienfaits de ce qui fut la démocratie élective. Ce qui fut ? Oui, car je ne vois pas qu'il y ait parmi les chômeurs, les diplomés au rabais, les femmes et les hommes obligées à travailler le Dimanche, les travailleurs à la carte, les ouvriers mis à la rue, les clochards, les prisonniers de droit commun, politiques ... et la liste n'est pas close, de citoyens. Il n'y a plus dans ce pays, dans cette Europe finissante, dans ce monde d'esclaves meurtris et suicidés pour la cause du profit, de citoyens que parmi ceux à qui tout est dû, de droit divin.
Pourquoi dans les années cinquante, soixante avons-nous détruit les bidonvilles dans les banlieues insanes ? Pour que les populations profitent de la relance économique ? Non ! Je l'ai déjà dit. Le seul but était que ces populations fassent des enfants en bonne santé. Louable me direz vous. Des enfants en bonne santé, ça n'est que justice et beauté. Non encore une fois, il était juste prévu que les générations suivantes soient en assez bonne forme pour alimenter l'industrie Vrounzaise en main-d'oeuvre productive. Point c'est tout ! On ne naît pas maître sans avoir à imaginer comment le rester !
Dites moi, vont-ils le rester longtemps encore ces petites personnes dont la psychologie mérite les asiles d'aliénés dont ils nous préparent l'accès, à grand renforts de subventions ? La colère bientôt sera, si ça n'est déà fait un symptôme inscrit dans les manuels de l'école de médecine. Faisons là péter avant la camisole chimique.