Magazine Journal intime

Prout !

Publié le 27 janvier 2009 par Wawaa

Etre caissière est un métier à risque. Si nous restons assises (ou debout pour celles qui ont des soucis de circulation sanguine, ou de tendinite, ou de maux de dos) tous les jours nous prenons des risques inconsidérés : nous évanouir après avoir humé la délicate odeur d'un client mal lavé, devoir supporter l'humour douteux de certain , se faire ignoblement draguer par des individus désespérés… Il nous arrive aussi d'avoir envie de faire pipi. Oui savez, nous aussi, avons parfois la vessie pleine, et nous aussi pouvons arriver au point de non retour intitulé "La vider rapidement sinon se réchauffer les cuisses avec une bonne dose d'humidité un peu odorante".
Mais il y a un truc pire que tout lorsque l'on travaille en caisse : la gastro. Quitter son poste toutes les cinq minutes étant fortement déconseillé, gérer les effluves de merde alors qu'il y a foule de clients, c'est tout un poème. Et l'autre matin, prise d'une chiasse monstrueuse, c'était moi la poète et j'étais en caisse les fesses serrées à bloc, à me demander si j'allais enfin pouvoir sortir de la caisse et aller larguer ma bouse et ainsi retrouver un confort gastrique certain. Mais le monde affluait sans relâche, comme mes excréments malades. Mes crampes abdominales s'intensifiaient rudement. Le point de non retour était proche et c'est bien pire que le point de non retour de l'envie de pipi. Là c'est une autre histoire, une folle histoire. Toutes mes collègues étaient occupées, personne ne pouvait me remplacer. J'ALLAIS LITTERALEMENT ME CHIER DANS LE SLIP.
Un couple de clients que je commence à bien connaître arrive. Ils me souhaitent une bonne année. Pour moi, elle commence formidablement bien à serrer mes fesses l'une contre l'autre ainsi pour éviter un tsunami gênant, avec cet espoir un peu vain qu'aucun goutte diarrhéique ne s'échappe de mon orifice stressé. Je leur retourne leurs vœux, évidemment, et avec un grand sourire : l'attitude commerciale quand on l'a dans la peau, on l'a même quand on en chie. Puis, timidement, je leur explique qu'il faut absolument que j'aille rendre une visite à ma copine la cuvette. La cuvette, celle qui adore qu'on la repeigne, ça la change un peu de son blanc infiniment trop blanc. Ils rigolent, ces clients moqueurs, et attendent patiemment. ME VOILA LIBEREE !
Je reviens à ma caisse, détendue et je reprends le cours normal de mes activités.


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