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Jeunesse eternelle et autres frivolites

Publié le 29 janvier 2009 par Britbrit

Jeunesse eternelle et autres frivolites
C’est horrible ! Doublement horrible ! Non seulement, je me suis faite laminée par mon neveu de 13 ans à la WII Sport, mais en plus cette séance virtuelle me coûte depuis plus de quatre jours de douloureuses courbatures. Et je vous jure que je souffre vraiment.

La conclusion est triste et sans appel : je ne suis plus la fringante jeune fille qui, le cœur et le fessier légers, pensait tout juste au lendemain. Aujourd’hui, mes 20 ans sont dans ma tête avant tout. Et c’est bien là tout mon malheur !


Malgré tous mes efforts esthétiques et capillaires, et les crèmes premières rides très chères que je m’évertue d’appliquer consciencieusement tous les jours, ma jeunesse n’est plus qu’illusion. N’allez pas croire bande de salopiauds à la langue fourchue, que je sois une vieille peau née à une époque où la télévision couleurs n’existait pas (juste le téléphone portable… et l’internet… et Lorie… ), mais en y regardant de près, ma première jeunesse est bien derrière moi. Moi, qui n’ai aujourd’hui de cesse de me prouver que je suis jeune. Et je suis sûre que pour vous, c’est pareil. Démonstrations.


La jeunesse, c’est avant tout une question de physique !

Et de ce côté-là, on peut dire que tout va bien. Avec vos amies du même âge, il n’est pas rare qu’autour de la question « Je fais mes 30 - 35 ans ? », toutes vous regardent l’air rassurant – les plus comédiennes d’entre elles allant même jusqu’à jouer la carte de l’offuscation pour votre plus grand plaisir – et disent en chœur « Bien sûr que nooooon chériiiie ! ».
Et vous les croyez, parce que vos copines, elles ne mentent jamais surtout sur des questions aussi essentielles.


Sauf que…
lors de votre consultation chez ce chirurgien esthétique, à but tout à fait strictement thérapeutique - il ne saurait en être autrement -, il vous a proposé de rajouter un lifting des bras à prix défiant toute concurrence histoire « de ne pas laisser balloter tout ça, ma p’tite dame », cela vous a sérieusement titlller le cerveau.
Tellement que depuis ce fameux rendez-vous, vous ne pouvez vous empêcher de remuer tous les matins votre dessous de bras pour voir si l’état de flageolement de la veille ne s’est pas dégradé pendant la nuit.


La jeunesse, c’est aussi une question d’apparence

Avouons-le, la question de l’image est essentielle. A quoi sert-il d’être jeune, si on ne ressemble à rien. On peut tout à fait avoir la fraîcheur de ses 18 ans et de grosses joues, et avoir autant de classe qu’un marcassin emmitouflé dans un sweat-shirt Waïkiki.

Parce que voilà, avec vos petites années d’expérience complémentaires, vous avez appris par exemple que rien ne titille plus l’œil des garçons qu’un beau décolleté frisant joliment avec l’indécence.


Sauf que…
bizarrement, et toujours avec vos quelques petites années d’expérience, vous avez enfin compris ce que votre professeur de physique tentait désespérément de vous inculquer à propos d’une théorie édictée par Newton et dont une des formulations mathématiques se résume à :
F=mG.
Comprendre, à partir de 21 ans, vos seins sont attirés inexorablement par la Terre et à moins de les gonfler à l’hélium, leur sort en est jeté… au sol. Finalement, le col roulé c’est bien non ?

NB : cas applicable à nos amis les hommes, les coucougnettes étant aussi des masses soumises à la loi universelle de l’attraction terrestre (voir chapitre 5 de Newton’s theory about coucougnettes observation – Ed. BritBrit Chérie, 1687)


La jeunesse, c’est s’aérer l’esprit

Et côté aération, vous en connaissez un bon bout, surtout lorsqu’il s’agit ‘aller vous défouler sur les dancefloors telle la Dancing Queen de ABBA : « Young and sweet, only seventeen oh yeeeaah …»* D’ailleurs, vous avez en mémoire ce petit bar de nuit où le soir de vos quinze ans vous avez enflammé le bar en vous prenant pour une Coyote Girl. margarita dans une main et soutien-gorge dans l’autre… Et si vous y retourniez histoire de montrer qui est plus que jamais la reine de la nuit (nan, pas Régine !) ?


Sauf que…
le bar de nuit n’existe plus. « Cela fait au moins 10 ans qu’il a fermé », vous dit le vieux du quartier ajoutant au passage « et j’suis bien content que ce soit les pompes funèbres qui occupent les lieux. Ca fait moins de bruit les morts! ». Pour sûr mon brave, glups… 10 ans, re-glups…


La jeunesse ou le Carpe Diem professionnel

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. C’est d’ailleurs à ce titre que vous avez décidé de prendre tout le temps qu’il faudra pour trouver votre vraie voie professionnelle. En attendant, vous occupez un poste en dilettante (ex : publicitaire, informaticien), avec l’espoir que vous ne tarderez pas à être un cinéaste ou une chanteuse reconnu(e). L’avenir est tout est vous !


Sauf que…
le FONGECIF refuse de financer votre formation au Cours Florent. Il n’en accepte pas plus votre dossier pourtant archi-blindé pour intégrer les Petits chanteurs à la Croix de bois. Motif de rejet : « A son âge, ferait mieux de trouver une voie de reconversion acceptable qui ne tient pas de l’ordre du fantasme.»


La jeunesse ou le plaisir de la bande

Vous adorez ça : les virées entre copines pleines de fous rires qui commencent à l’apéro au bar du coin, se poursuivent dans un restaurant branchouille ambiance lounge, et se terminent en boîte de nuit à dragouiller les joueurs de hand de l’équipe locale.
NB : cas applicable à la gente masculine, les joueurs de hand pouvant être remplacés par des putes à frange.


Sauf que…
les sorties entre copines ne sont plus des virées mais des goûters dînatoires entourés de cinq chiards qui veulent du chocolat sur leurs crêpes de deux autres qui jouent avec leurs crottes de nez et de trois autres qui crient juste pour le plaisir. Résultat : vous avez perdu la moitié de votre audition en moins d’un après-midi mais vous avez tout appris sur comment soigner un érythème fessier. No comment…


Face à toutes ces constatations, je crois que nous n’avons que peu de solutions à notre portée :

1. Soit on téléphone vite fait bien fait à Norwich Union pour prendre une convention obsèques,

2.Soit on admet que le temps ne joue pas en notre faveur mais la chirurgie esthétique oui. Du coup, on économise pendant les dix prochaines années pour ressembler à ce que l’on est actuellement soit avec dix ans de moins, mais quand on aura dix ans de plus (wow, vous avez réussi à suivre ?),

3. Soit, on admet que le temps qui passe, on s’en fiche. La véritable jeunesse c’est dans la tête qu’on la cultive.


A vous de faire votre choix !


PS : si vous avez choisi l’option 3, je vous dois cette vérité : votre face aura toujours l’âge de vos artères et pas celui de votre état d’esprit, aussi jeune soit-il. Alors arrêtez de faire les niais et préparez-vous à ressembler à vos parents. Oui, je suis dure, mais c’est pour votre bien.


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