Magazine Journal intime

Mon père

Publié le 29 janvier 2009 par Sandrinebipo

Mon père

Cela faisait longtemps que par pudicité, je n'avais pas parlé ici de ma vie, de mon passé. Pour tous mes lecteurs qui sont nouveaux, et qui n'ont donc pas lu tous les premiers articles, je ne réécris pas, je complète, pour vous aider à mieux me comprendre, si ça vous intéresse^^ ou par curiosité^^.

Les deux articles du début de mon blog :

http://viedunebipolaire.unblog.fr/2008/07/19/commencons/

http://viedunebipolaire.unblog.fr/2008/07/19/suite/

Et je poursuis : déjà, ma naissance : quand ma mère a su qu'elle attendait un second enfant (à 33 ans), tout le monde lui a conseillé de vite avorter. Cela se conçoit car je fais partie d'une famille boubourge de Paris et là-bas, c'est un couple et un enfant, pas plus (mes parents sont tous deux fils et fille unique)! Moi, je faisais tâche. Une fois arrivée, j'ai été rejetée : mon père absent à l'accouchement (parti au resto), et ma grand-mère paternelle ne voulait jamais de moi chez elle. Pourtant, dès toute petite, tout le monde disait qu'on était pareilles elle et moi, maintenant, je sais qu'on est toutes les deux bipolaires ! La dernière fois que je l'ai vue, j'avais 8 ans. Si ça se trouve, elle est morte et je ne le sais pas, mais, au risque de vous choquer, je m'en fous ! C'est une inconnue.

Revenons à mon père : ma soeur avait 6 ans, et elle est vite rentrée dans l'adolescence et les conneries : à 8 ans, elle fumait sa première cigarette, aujourd'hui, elle est toujours aussi accro ! De ce fait, il a certainement vu en moi, la possibilité de se racheter, de “réussir” au moins une de ses filles car pour lui, ma soeur était la honte de la famille. Et là, ont commencées les petites phrases éducatives du style “il n'y a que les faibles qui pleurent”, “regarde ta mère, c'est une merde, si tu ne veux pas devenir comme elle, tu fais ce que je te dis”, “les jouets sont réservés au fainéants”, “tu es une “********” mais un nom ça se mérite”… De plus, il battait ma mère.

Quand il est parti de la maison, c'était en pleine nuit : ma soeur et moi dormions, ça a été la bonne surprise au matin. Quand le juge pour le divorce nous a demandé à ma soeur et moi si notre mère buvait, on a répondu “non”, mon père a dû le prendre comme la plus grande trahison de sa vie ! (Quand il est parti, il m'a dit “tu l'as voulue, tu l'as eue, maintenant démerde-toi avec ton alcoolique”.) Vous imaginez le mal qu'on a dû lui faire? Ensuite, ma mère a eu notre garde et lui devait nous voir un week-end sur deux, mais il nous a de suite dit “quand vous voulez, je viens vous chercher”, ce que nous avons interprété comme “le moins possible”, c'était notre mère qui nous forçait à y aller… une ou deux fois tous les deux mois…

Quand on y allait en week-end, c'était toujours le même déroulement : on faisait les courses : on allait dans le rayon gâteaux et il me faisait rire (jaune) car il nous demandait ce que nous voulions mais à peine avait-il terminé sa phrase qu'il avait choisi pour nous. Ensuite, nous rentrions et faisions nos devoirs, puis mettions la table, pour manger et débarrasser. Le lendemain (dimanche), il fallait se lever à 7h (car il l'avait décidé), faire le ménage pour lui pendant qu'il travaillait, à midi, il fallait lui servir son apéritif puis à table et il faisait la sieste : nous n'avions pas le droit de faire du bruit ni de regarder la télé alors nous restions assis à la table pendant environ 1h30 en attendant que notre père se réveille et nous ramène. Quel bonheur de rentrer chez nous ! C'est pourquoi moins on y allait, mieux on se portait mais je dois bien avouer qu'au moins, avec lui, on était dans un environnement sain.

Pour conclure, papa, je t'ai “quitté” il y a 4 ans environ car tu ne me montrais aucune marque d'amour, tu vis ta vie loin de moi mais pour moi, même si tu n'es pas un père, tu resteras à jamais mon mentor et c'est à toi que je pense quand je me remue le cul, c'est pour ne pas te décevoir, et c'est à toi que je pense quand je suis en dépression, heureuse que tu ne vois pas ça.

Mon père


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