Derrière la souris schizophrène de son ordi, au-delà du miroir aléatoire qui lui renvoie le reflet mordoré de sa cuite de la veille, sous l’œil torve de sa chienne, attendant patiemment sa sortie en louchant sur sa laisse, Zack s`entraîne au piano…
Dans l’éventualité que les cas qu’il traîne dans son plumard depuis des mois, cessent enfin leurs tergiversations, il s’entraîne seul, face à lui-même. Zack replace son borsalino, éructe élégamment et se marre doucement.
Pour les indigènes et les alcoolos qui se trémoussent sous ses yeux, cet air de pas y toucher, cette nonchalance zackienne, en guise de réponse. Son enquête n’avance pas, il s’en fout, il boit.
Il en a vu d’autres, la mort en face, ou en direct ; des macchabées de toutes les couleurs, du vert pâle au pas mûr, n’insistez pas, il fait le mur.
Comme il a tout donné, il veut juste se reposer. Ça aussi c’est trop demandé ?.
Il avale, ingurgite, gestes automatiques. Pas le goût de partager, vous repasserez. C`est pour ça qu’il se tait. Zack est le silencieux qu’il arme en solitaire sur sa table encombrée de papiers gras, de cendriers pleins et de cadavres de bouteilles.
Un rappel d’une fragrance, comme un éclat de rire. Zack est le plus beau, mais vous allez le lui dire, bon sang ! Qu’on se marre de plus belle.
En deux mots, la rage de vivre taillée noire au couteau, sans mégalos, sans vétos, que celui de Jack aux commande de son coucou.
Juste une envie de rire comme un cerf-volant dans le ciel, un appel de la vie, lorsque Zack on appelle.