Aujourd’hui, jeudi 29 janvier 2009 : les principaux services publics français sont en grève – une grève selon moi fort justifiée, d’ailleurs.
Transports, écoles… même France Inter, ma radio préférée, ne passe que de la musique classique depuis le début de la matinée… à se demander ce qu’ils diffusent, sur France Musique, pour signifier qu’ils sont en grève. Peut-être du rap, qui sait ?
En effet, une grève n’a de valeur absolue que dans sa capacité de nuisance.
Si vous vous mettez en grève et que tout le monde s’en fout, quel intérêt pour défendre vos revendications ?
Tiens au fait, les revendications, quelles sont-elles ?
L’une des originalités des grèves « à la française » réside dans le fait que cette notion de revendication devient parfois optionnelle.
Un simple gros ras-le-bol peut suffire. Ou un bon prétexte, du style l’agression supposée d’un collègue chauffeur de bus ou encore la morsure d’un facteur par un molosse favorable à la privatisation de la Poste.
Dans tous les cas, je ne vois pas pourquoi je ne montrerais pas mon soutien aux grévistes en faisant de mon côté une grève de l’édito.
Sauf que la tâche n’est pas si simple.
Ne pas écrire d’édito du tout n’informerait en aucune manière sur ma décision de faire grève.
Mais écrire un édito sur ce sujet revient finalement à ne pas faire grève du tout, ou du moins à fournir le fameux « service minimum » demandé par le gouvernement à la plupart des grévistes.
Une autre solution - pour signifier mon état de grève - consisterait à écrire quelque chose de radicalement différent, en opposition avec mes opinions les plus sincères.
Admettons, par exemple, que je me mette à dire du mal des syndicats et du bien de Sarko.
Cela signifie-t-il que j’en serais réduit à devoir critiquer la grève afin de pouvoir la faire ?
Finalement, vivement la reprise du travail : ce sera moins fatigant pour mes neurones !