Magazine Journal intime

Un Lillois, une Parisienne

Publié le 20 août 2007 par Thierry

Vendredi, je suis sorti du boulot assez tôt. Particulièrement tôt en fait. Ce qui tombait bien parce que j'avais rendez-vous avec une petite mamie.

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Après avoir vérifié que mon bar était toujours fermé, acheté des cigarettes et appelé la demoiselle en question plusieurs fois, nous nous sommes retrouvés en terrasse chez Morel.
Point central de la ville, ici, la beauté, entre la Chambre de Commerce et l'Opéra d'un côté, la Bourse de l'autre et l'architecture flamande tout autour, nous englobe en son sein.

Le plus beau des endroits pour la plus jolie des rencontres ! Je vous passerai mon stoïcisme devant tant de charme et d'élégance.

Qui n'est que de courte durée, tant il semble normal d'être à l'aise. Et rapidement, on parle de tout. 
De rien.
De mode, de sacs et de chaussures.
Boulot, Bruges, Blog, tout y passe. On parle de Paris, de Lille. De la spécifité de chacune. Des particularités de chacune.

En discutant avec Madame et son (joli !) Monsieur, je réalise qu'il est une chose qui m'a toujours effaré dans cette ville. C'est la capacité qu'ont lillois ont à demander quoi que ce soit à qui que ce soit. Même si qui que ce soit est un parfait inconnu.

Un jour, un vendredi, à la sortie de l'école, G., A. et moi sommes restés devant le bâtiment. Histoire de fumer une cigarette bien méritée, de s'autocongratuler sur le travail amplement complimenté que nous venions de présenter, et de cracher un peu sur d'autres membres de la promo. Ces trois activités étaient à peine entamées, quand deux p'tits loulous d'à peine 17 ans sont arrivés vers nous, tout sourire et tous gênés. "On aurait un énooorme faveur à vous demander..."

M'aurait étonné...

Il nous explique le pitch. Il souhaite partir en escapade avec sa gonzesse. Mais pour ce faire, il faudrait que l'un d'entre nous se fasse passer pour le père d'un copain à lui, qu'il n'aime pas tant que ça d'ailleurs, dans le but d'appeler sa mère et de lui expliquer que, oui oui, il part bien avec nous ce week-end.

Le loulou en question est joli (très joli, d'ailleurs), mais hors de question que je rentre dans ce genre de mensonge que je ne cautionne pas. (Fallait pas avoir de copine, na !)

Après cet interlude pour le moins absurde, je rejoins L. pour un drink bien mérité. A peine installés, elle me raconte qu'elle s'est faite arrêtée pour un sondage à la con, quand l'enquêtrice s'est permis une remarque un peu moins professionnelle. "Ils sont incroyablement lisses vos cheveux ! Comment faîtes-vous ?"

Elle lui explique qu'elle utilise un fer de la mort qui tue, que non, ce fer, elle n'en connaît pas la marque, et que de toutes façons elle l'a acheté à Majorque.

"Vous y retournez bientôt ? Je peux vous laisser mon numéro de tel, et vous m'en achetez un !"

Cela me rappelle également cette fois où, en terrasse chez Méo, je jouissais du soleil (à l'époque, ça existait encore), fumant tranquillement une cigarette devant un american latté. Une bonne femme me demande une cigarette. Je la lui donne.

Elle me demande du feu. Soit. Puis de la monnaie pour un café. Là, je commence à trouver que ça fait un peu beaucoup. Elle me demande alors... mon café !

Euh... Tu veux ma culotte, aussi ?

Je vous le dis, les gens sont fous...

Au cours de notre discussion sur cette place, entouré de toute cette beauté, fâce à cette ravissante grand-mère, je me rends compte que, finalement, Lillois et Parisien sont à peine différents.
Des cousins, des frangins, avec à peine quelques kilomètres qui les séparent...


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