Après les banques, ce sont les Etats qui sont victimes de la défiance des marchés financiers. Les agences de notation ont dégradé la note de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce. Pour s'endetter à dix ans, l'Etat grec doit verser un intérêt de 5,8%, l'Irlande, 5,5%, contre 3,8% pour la France et 3,3% pour l'Allemagne. Des écarts jamais vus depuis la création de l'euro. Les taux d'intérêt s'étaient alors alignés sur ceux du pays le plus vertueux, l'Allemagne. La Hongrie doit verser un intérêt à dix ans de 9,5%.
Si le FMI venait à intervenir pour aider au redressement financier d'un Etat, ce pourrait être un premier pas vers l'éclatement de la zone euro. Pour s'affranchir du FMI, deux solutions se présentent. Soit on laisse l'Etat en question se redresser lui-même, en lui imposant un plan de rigueur draconien. C'est la position allemande. Soit l'on est contraint d'organiser un sauvetage entre Européens, ce qui pose de graves problèmes juridiques et politiques. L'article 101 du traité de Maastricht interdit explicitement que les banques centrales se renflouent les unes les autres et volent au secours des Etats.
Le président de la banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a déclaré qu'il ne croyait pas à un éclatement de la zone euro. Une réunion de la zone euro pourrait se tenir à Berlin autour du 22 février. Le britannique Gordon Brown serait dans les parages, ce qui permettrait de le convier discrètement alors qu'il ne fait pas partie de la zone euro.