On est à quelques minutes du début de la semaine, du mois, de l'année...
Comme les dernières minutes d'une nuit d'amour, où on a juste envie de claquer dans les doigts de l'autre pour faire pause.
Pas forcément faire que tout s'arrête, ça serait triste, chiant et pour faire pipi, peu pratique.
Mais juste savoir qu'on aurait ce pouvoir de ralentir un peu tout ça, être puissant sur le temps, lui expliquer que des fois, c'est nous qui commandons et lui demandons de bien vouloir patienter encore un peu, qu'on a fait un truc trop vite, sans réfléchir et qu'on souhaite revenir dessus.
Comme quand on lâche la main de son enfant en pensant qu'il va marcher et qu'il mange le parquet au second pas sans nous. On s'en veut de l'avoir laissé partir si vite et on court, la tête dans les mains, affolé de le voir se retourner, la lèvre éclatée et le nez en sang. Alors on s'en veut, on culpabilise d'être un parent si peu prévoyant tandis que le môme hurle de plus belle parce qu'il sent les remords envahir sa mère et se dit que c'est bon, c'est pas encore qu'il quittera le nid.
Lâcher la main.
Des fois c'est nécessaire, des fois c'est trop tôt, des fois c'est trop tard.
Mais ce soir, à quelques minutes du début de cette semaine, de ce mois, de cette année, j'aimerais tenir des mains et retenir les gens au bout de ces mains.