J'ai vécu hier la minute blonde la plus démentielle de toute mon existence de blonde. Enfin sans doute la plus démentielle, car mon existence n'est point finie. Démentielle car c'est pas moi qui ai joué la blonde, pour une fois. Et démentielle car elle a provoqué un giga fou rire et qu'à l'heure où je vous écris, rien que d'y songer me donne encore une irrésistible envie de me marrer.
(Précision : je la publie bien entendu avec l'autorisation expresse de son auteure).
Nous voilà donc, par un vendredi soir froid et sinistre, réunies, Mostek, Moustique et moi, pour une soirée entre nanas. Histoire de remonter le moral des troupes, de fêter le nouveau job de Moustique, de discuter, de manger des Mars glacés (enfin sur ce coup-là, j'attends toujours), de rire, de pleurer et de mater des DVD. Mostek a apporté tous ses nouveaux DVD : que du stressant thrillant angoissant hémoglobinant. Moustique propose Dirty dancing : adjugé.
Commence alors la séance DVD-Coca-souris Côte d'r qui sont en fait des éléphants. En VO, Dirty Dancing, pour la toute première fois. Et bien croyez-le ou pas, c'est pour moi une immense déception, cette VO. Le film en perdrait presque sa saveur, tant moi y'en a être habituée à la VF, à la voix sensuelle de Johnny, à la voix gamine de Bébé, et aux répliques cultes, qui ne sont pas pareilles en anglais ma bonne dame : on laisse pas bébé dans un coin, fait plus sec à l'intérieur, j'peux plus passer de toi, Jhoooonny, Frédérique c'est pour moi le nom d'une vraie femme. Grosse séquence nostalgie, violons et sensualité. Grand moment d'anthologie Swayzienne (une pensée pour lui, passqu'il va très très beaucoup mal et ça me fait très très beaucoup de la peine).
Une fois le film fini nous zappons sur TF1 et c'est le moment de la minute blonde, mais je ne pouvais passer sous silence cette vision de Dirty Dancing. Sur TF1 donc, c'est la soirée de l'étrange qui n'a absolument rien d'étrange si ce n'est Dechavanne et Carmouze qui se trémoussent comme deux vers solitaires déneuronés dans un intestin bourré-massacre.
Soudain, le concours du jour. Enfin un des concours du jour, passque dans ce genre d'émission, y'a un concours avant chaque page de publicitéééééééééés : on annonce le gagnant, on relance la machine pour empocher des sousous sur le compte des téléspectateurs-pigeons.
Le gagnant de l'instant T : « Serge Pignon de Montreuil ».
Et là, comme dans un film, comme au ralenti, Moustique se tourne vers moi et me dit : « c'est dingue, dans ces jeux-là, ce sont toujours des 'petits de' qui gagnent ».
Silence.
Regards stupéfaits. De Mostek à moi. De moi à Moustique. De Mostek à Moustique.
Silence.
Je sens la minute blonde d'anthologie (après l'anthologie Swayzienne, nous restons dans les moments à marquer d'une pierre blanche) arriver en même temps que le fou rire.
Je réponds enfin « mais Moustique, Moustique, Moustique... »
Réponse « ben oui quoi, encore hier, y'avait un jeu, c'est encore un 'petit de' qui a gagné ».
Re-silence.
Re-regards stupéfaits. De Mostek à moi. De moi à Moustique. De Mostek à Moustique.
J'insiste « Moustique, mais Moustique, c'est pas ça... Anaïs Valente de Namur, Moustique Trucmuche de Namur, Mostek Bazar de Namur ». Alors la pièce tombe. Elle a trouvé la fente dans le kinder.
Et le fou rire est là, et bien là. Vraiment là.
Il restera d'anthologie (décidément), ce fou rire.
Il est clair qu'aucune de nous trois ne regardera plus jamais les résultats de jeux sans avoir un petit sourire en coin. Il est clair que ni Mostek ni moi ne regarderont plus jamaisles résultats de jeux sans avoir une pensée charitable pour Moustique. Merci Moustique, une fameuse soirée d'anthologie, qu'on a passée chez toi.
Blonde !