Il fût un temps où je les admirais, je les vénérais, je les adorais. Il me gardait la nuque bien au chaud. Sous la douche, ils me chatouillaient sensuellement le bas du dos. Et j'adorais leur passer de l'après-shampoing, les sentir bien démêlés. Parce que les démêler n'était pas chose facile, non non non !
Ma longue chevelure qui atteignait presque mes fesses et avec laquelle bientôt j'aurais eu pu faire des économies importante de PQ demandait un entretien que je n'étais plus capable de lui prodiguer. C'était chaque jour un drame avec les interminables nœuds parsemés sur ma tête qui malgré 58 brossages par jour, qui revenaient intacts au même endroit. Vous me direz, les nœuds ça peut faire joli, après tout nous sommes dans une époque où la mode capillaire n'exclue pas des extravagances certaines. Mais, je me passe de ce genre d'extravagance.
J'avais dit, je l'avais dit et affirmé fermement il y a trois ou quatre ans : plus jamais je n'irai chez le coiffeur. Décision prise après avoir compris que ça revenait cher d'aller se faire retaper la crinière. Bon, j'avoue avoir été chez le coiffeur en 2006, pour le mariage de ma sœur, mais je n'ai autorisé la coiffeuse qu'à couper 2 cm au maximum. Je voulais aussi avoir un beau dégradé sur le devant. Et pis en fait ça a servi à rien parce que le jour du mariage il faisait 75 degrés à l'ombre et que du coup je suis restée les cheveux attachés tout le temps, mais ce n'est qu'un détail. Tout ça pour dire que pour 2 cm ça ne compte pas vraiment … Bref depuis au moins 2006 j'arborais sur mon crâne une longue chevelure que je trouvais sensationnelle après un brushing. C'était ma fierté.
Je la trouvais également abominable sans brushing et après une longue journée. Ca ressemblait à rien, un épouvantail, un truc mal coiffé, des épis … même un blaireau était mieux coiffé. Je songeais à un débroussaillage. Après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! La moitié de ma chevelure était abîmée, dans un état déplorable et les après-shampoings et brushings n'avaient plus leur effet concluant habituel. Alors j'y ai pensé, repensé. Et puis le 23 Décembre 2008 est devenu pour moi une date tout à fait historique. C'était un peu mon 14 Juillet Capillaire. La prise de la Bastille version Jean Louis David ! Les cheveux tout pourris, hop, couic, à la guillotine !
Je me suis donc rendue sur un coup de tête, l'après-midi de ce jour, dans un salon de coiffure en Auch, où j'avais vu des prix abordable pour moi. Genre 21 euros pour un classique shampoing-coupe-brushing. Je rentre donc et une dame avec un grand sourire m'accueille d'un joyeux "bonjour" ce à quoi je réponds "Bonjour, je vais être originale, je voudrais me faire couper les cheveux". Ouh ouh ouh ! Quel humour ! Elle m'explique donc le fonctionnement : "Vous déposez votre sac et votre veste dans le vestiaire, vous enfilez ce peignoir comme un peignoir normal et vous vous installez ici, sur la chaise devant le lavabo". Et il a quoi d'exceptionnel ton fonctionnement madame ? Avant d'enfiler le peignoir je vérifie qu'il est bien à ma taille. Pas le moment de me faire remarquer, parce que moi je suis cap' de m'mettre à rire en constatant que c'est trop petit et que mes aspérités dépassent à l'avant. Mais ouf, c'est prévu pour les gens plutôt larges.
Je m'installe donc dans le fauteuil en faux cuir pas du tout confortable et je pose ma tête dans le creux du lavabo spécial. Ca me serre un peu le cou et m'arrache les oreilles mais je suis courageuse, je ne bronche pas. Elle vient et met en route l'eau froide sur ma tête qui devient tiède puis chaude. "Ca va la température de l'eau ?". "Oui oui !" dis-je poliment parce que je ne voulais pas trop passer 3h là. Elle me shampouine agréablement en me massant le crâne. Je me sens détendue du cerveau. "Vous voulez un soin ?" , "C'est payant ?" , "Oui, 4 euros", "Non merci !". Oui j'aime pas trop les trucs payants moi, surtout quand j'ai rien demandé. Elle m'essuie les cheveux et nous partons vers les lieux du drame, enfin du drame…j'exagère !
Mes yeux vont partout. Des cheveux d'autres gens trainent partout partout partout sur les tablettes, les brosses, les peignes. C'est presque répugnant. Ce n'est donc pas très hygiénique tout ça ! Vous me direz ce ne sont que des cheveux ! Mais dans les cheveux il peut y avoir des poux, de l'eczéma, des puces, des trucs dégueulasses quoi. A ce moment là, je ne me sens pas du tout à l'aise, j'ai envie de sortir en courant. Mais je me dis que "coiffeur discount" veut aussi dire économie sur le ménage. Bon. Allez vas-y madame. Elle me demande ce que je veux : " La moitié en moins et un dégradé sur le devant". C'est parti. Elle tente de démêler mes cheveux. Ha ha ha ! Mais AIEUUUH ! Elle renonce et me dit "Bon, je vais dégrossir un bon coup tout ça hein ?". Et paf, elle coupe la masse de nœud d'un coup. Gloups, trop tard, je ne peux plus vraiment revenir en arrière. Courage Wawaa, tu sais des cheveux ça repousse. En 15 minutes chrono c'était bâclé, égalisé derrière, dégradé sur le devant avec la raie sur le côté parce que la raie au milieu ça me fait une tête de cul. Et alors le brushing … 3 minutes, hop hop hop, elle passait sa main furieusement dans mes cheveux tout en les séchant si bien que j'avais l'impression d'avoir un ouragan sur ma tête. Au final, c'était pas trop coiffé et pas très sec, mais comme elle avait l'air contente de son œuvre et que j'avais vu que c'était recoiffable comme je le souhaitais, je lui ai dit que c'était très bien. Paf 21 euros, au revoir madame.
Arrivée dans la voiture, je chope ma brosse à cheveux et je remets tout ça bien. Et voilà le résultat :
Bon…y'a que je suis obligée de me les saucissonner avec 10 000 barrettes quand je me les attache sinon j'en ai la moitié dans les yeux, mais il parait que ça me va bien. Alors tant mieux. Ceci étant, Coiff'&co, la prochaine fois, je crois que j'éviterai d'aller là, l'image de la brosse à cheveux couverte de cheveux de toutes les couleurs m'a laissé une drôle de touffe dans la gorge…
Même que de toutes manières, MOI AUSSI JE LE VAUX BIEN !
Ils sont quand même encore longs, c'est la classe !
Gersicotti Gersicotta
Pondéralement Vôtre
Un jour, un mot