Vous l’aurez certainement remarqué, depuis quelques temps, je parle météo. Non parce que je n’ai plus rien à dire, mais parce que c’est un sujet récurrent chez tous mes contemporains. (oui, comme il y a les sujets du bac, il y a les sujets récurrents, qui s’accordent en genre et en nombre avec le nom auquel ils se rapportent !)
Or donc, cette nuit, à Paris, il a neigé. Mais oui, chère madame, au moins 6 centimètres. Manque de chance, le jour à peine levé, il s’est mis à pleuvoir et la belle couche blanche qui recouvrait nos trottoirs et étouffait le bruit des voitures s’est vite transformée en une bouillasse jaunâtre immonde, digne d’une “raspoutitsa” [fonte des neiges] pétersbourgeoise, à tout le moins soviétique. Regarder mes contemporains se hâter vers le métro, ce matin, relevait
Il y avait l’homme pressé, genre rien-ne-m’arrête, ne craignant pas de gâter ses belles Church’s parce qu’il vient de s’en acheter une autre paire en soldes. Il croisait sans la voir la dadame apeurée, celle qui, l’oeil refermé sur ses escarpins qui prennent l’eau, maudissait le ciel, la terre et cette bon sang de saison qui n’en finit pas. L’adolescent inquiet pataugeait avec prudence, regrettant d’avoir mis ses baskets en toile, même si elles sont mieux assorties à son jean neuf. Quant à la bimbo en route vers la fac, ses glissades, ses grands gestes et ses cris nous faisaient regretter de n’avoir pas un invisible bras, pour la pousser dedans une bonne fois pour toutes.
Tout ce petit monde du matin était bien plaisant à observer. A entendre aussi, car cette neige fondante faisait sous les semelles un étonnant “schlouik schlouik”, bien différent du “mfff mfff” caractéristique de la neige bien ferme quand elle craque sous le pas. Seuls quelques courageux, ceux qui s’étaient levés à 5 heures du matin pour être à l’ouverture de la matinale du Grand Palais - exposition Picasso, 1 seule heure de queue quand on y arrive avant 8 heures - ont pu