Me connaissant, vous pourriez peut-être croire que me ennemi juré est une personnalité politique comme Stephen Harper, ou Justin Trudeau. Ou encore des êtres de la radio poubelle tels que Jeff Fillion ou Martin Pouliot (qui fut récemment qualifié “le Jabba the hutt des ondes de la Capitale Nationale“, par Patrick Bourgeois, au grand plaisir de ma rate).
Hé bien sachez que vous êtes on ne peut plus dans dans l’erreur. Mon ennemi juré est l’invention du Malin (en l’occurence, Alexander Graham Bell) que représente le téléphone.
Car voyez-vous, rien ne réussit plus à m’agresser qu’un téléphone qui sonne. Sans discrimination et sans exception, lorsque mon téléphone sonne, peu importe l’heure et le jour, peu importe mes occupations à ce moment, ma réaction sera invariablement celle-ci : “Qui OSE nous appeler à une heure pareille?“.
Et là, entre le moment où je me lève et le moment où je décroche et dit “Oui allô?“, je ressens une sorte de… comment dire… j’en veux au téléphone! Car si je fais quelque chose chez moi, je n’ai pas envie que le téléphone ne sonne, et si je ne fais rien, c’est parce que j’ai envie de rien faire, et pas question qu’un vulgaire téléphone ne m’interrompe!
Ceci dit, après le politically correct “Oui allô“, je suis en général très heureux de voir qui m’appelle. Que ce soit mon père, ma mère, mes beaux parents ou encore le Médiateur Farceur (c’est à peu près la liste des abonnés à notre numéro), je leur dis un gros “bonjour”, et un “comment ça va” sincère.
Sur la parlotte, cependant, je n’ai jamais rien à dire. Noisette Sociale vous l’aura raconté également pour sa part. Là, ce n’est pas des blagues… Je suis ceinture noire en manque de sujet au téléphone. Je pense à cette fois où mon pauvre frère m’a appelé pour me dire que le souper de Noël aurait lieu chez lui. Non content de l’assommer en répondant (le téléphone est solidement tombé par terre), je n’ai su dire autre chose que “Ok ben… parfait ça! On va être là!“. Je pense que je préfère communiquer en personne avec les gens.
Sinon, évidemment, il y a plein de moyens pour combattre les agressions sauvages du téléphone. On peut, par exemple, ne pas répondre… et ce, sans la moindre discrimination car nous n’avons pas l’afficheur, alors personne ne peut vraiment le prendre personnel. Si on ne répond pas, c’est qu’on est pas là, ou pas disponibles, de toute façon. Donc, quand je regarde un film, je ne répond pas. “Si c’est important, ils laisseront un message“, me dis-je.
Mais une fois que le téléphone a terminé de sonner, je sais que quelqu’un parle sur ma boite vocale. Et là je regarde le téléphone. Il me nargue ce salaud. Et si quelqu’un m’a laissé un message? Car si message il y a, c’est officiel que c’est important. Je re-regarde le téléphone… et je me met à branler de la patte. Faut aller voir s’il y a un message. Sauf que là, je ne voulais pas répondre, mais j’aurais envie de voir s’il y a un message?
Vous ne comprenez donc pas! C’est un message qui risque de gâcher ma journée, ça! Et je vais le laisser tranquillos dans ma boite vocale, vous imaginez? Pas question! Je me lève, je regarde le téléphone dans les yeux. Je décroche. La tonalité fait “tut-tut-tut-tuuuuuu“. UN MESSAGE!
Vite vite *98, mot de passe… “Vous avez… un… nouveau message“. ARGH! Option 1. “Salut Détracteur, c’est maman, j’appelais pour prendre des nouvelles…“.
Soupir de soulagement. Mais là, vous vous dites sans doute que je n’ai pas à réagir ainsi face à mon téléphone. Mais, voyez-vous, même si je fais des efforts surhumains pour laisser mon téléphone tranquille et prendre ça zen, la sonnerie d’un téléphone (sous toutes ses formes) sera toujours quelque chose qui m’agresse. Bon, je suis d’un naturel anxieux, ce qui n’aide pas, mais je n’ai jamais été un appeleux, je n’ai jamais aimé parler au téléphone, et j’ai déjà reçu des fax en pleine nuit toutes les deux nuits pendant deux mois (et mon téléphone était près de mon lit, à l’époque) sans réussir à me débarrasser de ce problème… ça s’est réglé quand j’ai déménagé.
Bref, avis à ceux qui appellent : continuez d’appeler, ce n’est pas à vous que j’en veux, mais à ce sale moyen de communication sauvage et carnivore. Pas besoin de vous dire que je n’aurai un cellulaire que lorsque je n’aurai plus le choix. Sinon, je retournerais bien au tamtam comme les amérindiens, ou au cor comme les vikings.