Navigo à gogo

Veillée funèbre pour la carte orange…

Navigo fonce en haute mer, avance dans les marais boueux, s’écoule en eaux troubles, s’éclate en chute d’eau.

Grâce à la puce électronique le Pass Navigo, en fabuleux sésame, nous ouvre les portes des transports parisiens, une caresse sur le valideur et les portes s’écartent royalement sur notre passage, nous sommes devenus des VIP, nous sommes reconnus pour ce que nous sommes, des usagers numérotés, identifiés, depuis notre première couche culotte…La reconnaissance de notre identité particulière est si précieuse que nos déplacements ne sauraient souffrir d’une disparition, conserver l’information est indispensable. La piste que nous suivons dans le labyrinthe des voies ferrées est traquée par le reniflement canin d’une base de données.

Et demain ? Il n’y a pas des kilomètres de rails pour qu’on nous demande un jour pourquoi nous avons emprunté cet itinéraire, pour faire quoi, pour voir qui. Et sous le prétexte de traquer les terroristes, la loi sécuritaire n’aurait-elle pas tout pouvoir pour fouiner dans les enregistrements ?

Paranoïa me direz-vous ? …… Lisez la presse, la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés ) a déjà alerté et un nouveau Pass Navigo a vu le jour : il se nomme découverte et a obtenu un prix ! Payez 5 euros pour avoir le droit à la liberté de ne pas être enregistré dans un fichier, le sus nommé est anonyme. Comment donc, deux Pass Navigo ? Etrange non ?

On nous prend pour des gogos.

Liberté en chute libre !