Au secours ! (texte de gballand)

Publié le 04 février 2009 par Mbbs

- Hortense, ne me laissez pas seul. Que vais-je devenir* ?

J’ai prononcé cette phrase d’une voix blanche, le visage défait, je suis sûr que n’importe quel être humain aurait éprouvé de la compassion, mais pas elle. Dédaigneuse, elle a jeté  un dernier regard vers moi – j’étais allongé sur mon lit, la couverture remontée jusqu'au menton – , elle a tourné les talons en émettant une espèce de long sifflement – pssssssssssssss – et elle a claqué la porte. L’humiliation !
J’ai fait une poussée de fièvre juste après son départ, le thermomètre a frôlé les 40 ! Une semaine plus tard, je me suis décidé à lui écrire :

Chère Hortense,

Vous êtes la pire chose qui me soit arrivée, après les oreillons, l'appendicite et mon ulcère. J'espère de tout cœur que vous ne m'en voudrez pas trop pour les inscriptions en lettres rouges sur votre porte de garage. Je les voulais poétiques, mais seuls les mots les plus orduriers me sont venus ! Veuillez m’excuser également pour votre voiture, je n’ai  pu m’empêcher d’en rayer sauvagement la carrosserie  avec un cutter. Si vous saviez ce que ce geste m’a fait du bien ! Je me suis presque réconcilié avec vous.

Marc.

Hortense ne m’a jamais répondu.

* citation extraite du livre de Marc Agapit, la bête immonde