Qu'est ce qui peut pousser ces hommes à tuer, torture, violer, abattre, massacrer, détruire les femmes ? D'où leur vient cette haine ? Haine pour les autres hommes parfois, haine pour eux-même j'imagine... Guerre, trafic d'armes, de drogues, de femmes, d'enfants, rien ne semble avoir de limites. Les plus grands dictateurs, les plus extrémistes, les tueurs en série, encore et toujours des hommes. Leur bêtise et leur cupidité sont la source de nombreux maux de cette planète.
La plupart d'entre nous sont engoncées dans des rôles de victimes : séquestrée, battue, réduite en esclavage ou tout simplement tuée, combien de Chinoises, d'Indiennes, d'Iranniennes ou tout simplement de Françaises meurent chaque jour par la main d'un homme. Combien prient chaque jour pour que la mort vienne les délivrer ? Combien ont renoncé à avoir une pensée propre, des opinions, des rêves ?
Pourquoi nous écrasent-ils, nous anéantissent-ils ? Certaines ont même adopté leur méthodes, de violence et d'extrêmes. Il y a eu des femmes kapo, des chefs de camp chinoises, des kamikazes israeliennes... Quand le monde a-t-il sombré dans la folie, guidé par un gang d'assassins et de bourreaux ?
Le schéma est un peu simpliste mais chaque homme n'a-t-il pas été mis au monde par une femme ? Porté dans son corps pendant près de 9 mois, enfanté dans la souffrance et les cris, les hommes ne semblent n'avoir même pas de reconnaissance face aux êtres qui ont permis leur existence...
Je ne pleure pas sur mon sort ce soir, je suis une privilégiée d'avoir chaque jour le droit de travailler, de conduire, de vivre seule, d'écrire seulement ces mots, de penser différemment, de n'avoir aucun compte à rendre, de décider à qui je donne mon corps, de choisir le moment où je porterai un enfant.
Ce soir mes soeurs, c'est à vous que je pense mais aussi aux victimes anonymes, les enterrées comme les vivantes. Que vous soyez ma voisine de pallier, que vous soyez sur un trottoir de Bangkok ou au fond d'un squat en Pologne. Je pense à votre force, à votre courage, à votre volonté de vivre et de protéger ceux que vous aimez. Je pense aux mères, aux soeurs, aux filles des tortionnaires du quotidien. Je pense à la haine que l'on vous porte, simplement parce que la vie ne vous a pas donné une queue entre les jambes.
Si demain les hommes mourraient par poignées, il y aurait un sacré paquet de connards en enfer, à organiser des match et des combats de boxe en buvant de la bière.
Je ne sais pas comment agir, je ne sais pas comment changer les choses. Je porte toujours le souvenir d'une soeur de coeur qui repose aujourd'hui sous une tombe de marbre pour avoir aimé un homme mauvais. J'en pleurerai de désespoir si je ne n'en avais pas assez de ce rôle de victime perpétuelle qu'on veut nous faire endosser. C'est au quotidien qu'il faut se battre je pense, voir les femmes battues dans nos amies proches, défendre nos salaires face aux collègues masculins, regarder les pervers des transports en commun bien dans les yeux pour leur signifier que vous n'avez pas peur, ni d'eux ni de leur violence. Bien dérisoires actions... Elevons nos fils dans le respect des femmes et des autres hommes, rappelons à nos maris que nous sommes égaux. Aucune religion, aucun pays et aucun amour ne justifiera jamais des burka, des excisions ou des lapidations.
Sur ces paroles, je m'en vais rêver d'un monde meilleur où les êtres humains s'aiment, se respectent et s'admirent entre eux...